Les jeunes de 18 à 24 ont encore été les moins nombreux à voter en septembre, mais leur taux de participation a néanmoins grimpé après les creux observés en 2003, 2007 et 2008.

> En savoir plus: les tableaux de l'étude du DGE

C'est un «retour à la situation antérieure», croit François Gélineau, titulaire de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires de l'Université Laval, qui a réalisé une étude sur le sujet avec le Directeur général des élections (DGE). Elle s'appuie sur un échantillon représentatif de plus de 53 000 électeurs.

Le taux de participation est revenu à ce qu'il était dans les années 90, après une érosion dans la dernière décennie observée tant au Québec que dans plusieurs autres démocraties libérales.

Le printemps dernier, un nombre sans précédent de jeunes ont manifesté contre le gouvernement libéral. Au scrutin, leur participation n'a pas battu de record: les 18-24 ans ont voté à 62%. C'est néanmoins une hausse importante par rapport au maigre 36% observé en 2008, où il y a eu un creux dans toutes les tranches d'âge. Cette année-là, les élections ont eu lieu un 8 décembre. La campagne électorale québécoise s'est déroulée quelques semaines seulement après celles du Canada et des États-Unis.

Cette année, le contexte social semble avoir incité les Québécois de tous les âges à voter en plus grand nombre. Le taux de participation général a été le plus important depuis 1998 (75% en 2012, et 78% en 1998). Même chose chez les jeunes (62% en 2012, et 65% en 1998). C'est chez les jeunes que la hausse a été la plus importante (26% de plus qu'en 2008).

Le taux de participation général et des 18-24 ans s'approche des taux observés en 1985 et en 1989. L'année 1994, en pleine effervescence référendaire, constitue un sommet des trois dernières décennies.

Selon M. Gélineau, depuis 1985, on assistait à une «baisse modérée» du taux de participation, et non à une «chute statistique abrupte» comme pouvaient le faire croire les résultats de 2008. Évidemment, l'année 2012 ne permet pas à elle seule de conclure au renversement de la tendance ou à la fin de la baisse.

Taux de participation par groupe d'âge.