Après avoir réclamé une commission parlementaire extraordinaire pour que Daniel Breton justifie sa visite controversée au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), la Coalition avenir Québec renonce à aller plus loin dans l'affaire. «Il a dû démissionner du saint des saints, il a payé le gros prix pour son passé. La commission n'a plus sa raison d'être», croit le caquiste François Bonnardel.

Les libéraux confirment qu'ils demanderont que la commission parlementaire se déroule malgré tout. «Ce qu'on veut, c'est de faire la lumière sur cette histoire», explique son attaché de presse Charles Robert.  Il ajoute que M. Breton ne serait pas forcé de témoigner, car il n'est plus ministre. Il pourrait toutefois venir se défendre s'il le souhaite.

«On dirait qu'ils s'acharnent sur lui pour faire oublier les scandales de leurs anciens ministres», lance M. Bonnardel. «L'homme est blessé», ajoute-t-il.

Le caquiste avait pourtant eu des mots très durs pour cet homme. Il avait même affirmé que le cas de M. Breton - dont aucune des condamnations n'était liée à son travail de député ou de ministre - était aussi grave que celui du libéral Tony Tomassi. Mais le caquiste veut maintenant tourner la page. Il veut présenter une motion pour annuler l'ordre de l'Assemblée nationale qui forçait le ministre à comparaître en commission parlementaire.

Selon un reportage du Journal de Québec, qui citait des sources anonymes, M. Breton s'est rendu aux bureaux du BAPE le 24 octobre pour s'entretenir à huis clos avec les commissaires. Il leur auraitdemandé leur numéro de cellulaire et aurait prévenu qu'il n'hésiterait pas à les appeler si une décision le mécontentait.

Or, le BAPE est un organisme indépendant. Les oppositions libérale et caquiste ont crié à l'ingérence. Elles ont demandé au ministre et aux autres témoins de s'expliquer devant une commission parlementaire, une procédure rare. M. Breton a toujours nié l'information publiée dans le quotidien.

Les membres de la commission parlementaire ciblée devront débattre de la question. Les caquistes et les péquistes, qui ensemble sont majoritaires, essaieront d'annuler la procédure.