Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, se dit prêt à donner une chance à la première ministre du Québec, Pauline Marois, et à son gouvernement, après avoir reçu de sa part une proposition formelle de discussions sur un ensemble de sujets, lundi.

Mme Marois et plusieurs ministres de son gouvernement ont rencontré, lundi à Montréal, des représentants des Premières Nations du Québec au Sommet sur les territoires et les ressources. Mme Marois et M. Picard ont ensuite rencontré la presse.

La première ministre a annoncé qu'une table de travail commencerait ses travaux au début de l'année 2013 pour parler des priorités, comme les redevances sur les ressources exploitées, la conservation du territoire, la cogestion de ce territoire, ainsi que les consultations et les accommodements.

«Le gouvernement précédent n'est jamais allé aussi loin que de dire: «oui, je suis prêt à aborder les quatre enjeux que vous me présentez»', a relevé M. Picard.

Du même souffle, cependant, il a souligné que les chefs de certaines nations étaient demeurés «sur leur appétit» après la rencontre de quelques heures avec Mme Marois et ses ministres.

«D'une décennie à une autre, on est toujours en attente du bon gouvernement» pour conclure une entente qui comblerait les revendications des Premières Nations, a affirmé M. Picard.

Mais les discussions se poursuivront et, là-dessus, il se dit prêt à laisser une chance au coureur. «Ultimement, ce sont les chefs qui décideront de la suite des choses», a-t-il conclu.

Mme Marois, de son côté, a tenté de capitaliser sur la bonne réputation qu'ont les gouvernements péquistes auprès des Premières Nations, notamment grâce à la Paix des braves sous Bernard Landry et aux principes reconnus par René Lévesque.

En 1983, le gouvernement Lévesque avait fait adopter un document énonçant ce qu'on appelait «les 15 principes» qui reconnaissent des droits fondamentaux aux peuples autochtones. Ces «15 principes» guident les discussions avec les Premières Nations encore aujourd'hui.

«Mon parti et notre gouvernement ont marqué l'histoire de nos relations de nation à nation avec les peuples autochtones. J'aimerais à ce titre honorer l'héritage de René Lévesque. Donc, j'ai de l'espoir pour l'avenir. Je suis certaine que nous réussirons», a conclu Mme Marois.

Plan Nord

Plus tôt dans la journée, Mme Marois avait annoncé que dans le cadre de sa révision du Plan Nord du gouvernement Charest, elle comptait faire participer davantage les représentants des Premières Nations.

«J'annonce que nous entendons associer plus étroitement les Premières Nations et les Inuits concernés aux discussions relativement au développement nordique», avait-elle indiqué.

Elle avait précisé vouloir le faire non seulement pour la question des retombées économiques, «mais aussi pour appliquer les meilleures normes environnementales possibles».

Val-Jalbert

Par ailleurs, la première ministre s'est montrée favorable au projet de minicentrale hydroélectrique de Val-Jalbert. Elle y voit «un exemple porteur de partenariat entre Autochtones et non-Autochtones», et a dit souhaiter qu'il se réalise «sans délai».

Le projet de minicentrale d'une valeur de 53 millions $, bien accueilli en juillet dernier par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), ne fait toutefois pas l'unanimité, puisque la Fondation Rivières s'y est objectée.