Françoise David a un «préjugé favorable» pour la réouverture du débat sur les alliances entre Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ).

Les délégués de QS se réunissent cette fin de semaine à Québec pour leur conseil national. On leur demandera entre autres s'ils veulent discuter avec Option nationale d'un possible rapprochement. Et aussi s'ils veulent rouvrir le débat sur les alliances avec le PQ. «On n'est pas rendus à dire si on est pour ou contre. On se demande s'il faut en débattre à nouveau», précise Mme David.

Les militants solidaires avaient déjà répondu non il y a deux ans. Pourquoi reposer la question? «On ne peut pas être insensibles à l'appel de la société civile», explique Mme David. Elle donne l'exemple du Nouveau Mouvement pour le Québec qui, la semaine dernière, a de nouveau invité les partis indépendantistes à unir leurs forces.

La députée de Gouin ne sait pas si elle prendra le micro durant le conseil. Elle dit vouloir laisser la place à ses membres, qui ont moins souvent l'occasion de se faire entendre. Si elle le fait, ce sera simplement pour rappeler que le contexte a changé depuis le dernier débat. «Le budget Marceau a été extrêmement décevant. C'était un budget libéral-caquiste», déplore-t-elle.

Elle indique par contre que les rapports de force ne sont plus les mêmes. En 2010, le PQ menait dans les sondages, avec environ 40 % des intentions de vote. Mme Marois a finalement obtenu un gouvernement minoritaire. QS a récolté 6 % des votes. «Il faut réfléchir à cela pour décider en fonction des intérêts supérieurs du Québec.»

Refroidie par le budget

«J'avais un préjugé favorable pour rouvrir le débat, mais j'avoue que le budget m'a un peu refroidie, poursuit-elle. Ce serait quand même intéressant de rouvrir le débat. Mais si on en décide autrement, je n'en ferai pas une crise cardiaque.»

Quelque 200 délégués sont attendus au conseil national. On devait choisir un nouveau co-porte-parole masculin pour succéder à Amir Khadir, qui souhaite passer le flambeau. Mais des militants ont indiqué que le délai était trop court. On s'attend donc à ce que le parti choisisse un co-porte-parole et président par intérim jusqu'au printemps 2013. C'est un poste à temps plein, explique-t-on. Il faut prendre le temps de trouver un candidat qui accepterait de quitter son emploi et, si nécessaire, de déménager à Montréal.

Le nombre de membres de Québec solidaire a doublé depuis 2010, pour atteindre 13 700.