La course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) a produit ses premières flammèches au cours de la fin de semaine lorsque Raymond Bachand a reproché à Philippe Couillard, en des termes très durs, son manque de loyauté envers Jean Charest. Mais le feu a été rapidement éteint, et les deux hommes ont enterré la hache de guerre dès le lendemain.

L'ex-ministre de la Santé a «essayé, à un moment donné, presque de faire un putsch», a lancé Raymond Bachand dans le cadre de l'enregistrement de l'émission politique Larocque Lapierre, à TVA.

Philippe Couillard a immédiatement exigé des excuses. «Je ne peux pas croire que Raymond ait pu dire des choses semblables. C'est très décevant», a-t-il affirmé dans la même émission.

Mais dimanche matin, lors d'un congrès spécial des jeunes libéraux, les deux hommes ont semblé vouloir tourner la page.

Philippe Couillard a affirmé que le dossier était clos. «J'aime mieux échanger avec les gens que sur ce niveau de discussion», a-t-il affirmé au début de l'événement. «Pour moi, la question est close.»

Pressé par les journalistes, Raymond Bachand a refusé de s'excuser directement pour ses propos, tout en exprimant des regrets. Son attaque envers Philippe Couillard était «comme au hockey une mise en échec un peu trop dure», a-t-il illustré. «Je ne cherche jamais à blesser quelqu'un.»

Les tensions entre Jean Charest et Philippe Couillard étaient un secret de polichinelle à la fin de sa première escapade en politique. Ils étaient notamment en profond désaccord au sujet de l'emplacement du nouveau Centre hospitalier de l'Université de Montréal - une bataille remportée par le ministre de la Santé.

Discussions sans échanges

Le congrès des jeunes libéraux a aussi permis aux candidats à la direction d'exposer leurs principales idées, sans toutefois pouvoir en débattre. Les quatre candidats sont passés tour à tour sur la scène et n'ont pas assisté aux présentations de leurs adversaires.

Pierre Moreau a directement ciblé les jeunes dans son discours en promettant d'ouvrir plus de circonscriptions à des candidats libéraux de moins de 25 ans.

Les deux meneurs présumés de la course, MM. Couillard et Bachand, se sont plutôt concentrés sur l'économie, sans exprimer de différence fondamentale entre leurs idées.

Appelé par un jeune militant à mentionner un défaut de Jean Charest, l'ex-ministre des Finances a critiqué le manque de débats dans sa formation politique et la centralisation de la prise de décisions. «C'est probablement un défaut qui guette toute personne au pouvoir pendant un certain temps», a-t-il expliqué. Philippe Couillard a refusé de se mouiller.