L'opposition libérale demande au gouvernement Marois de colmater la brèche qui permet le placement syndical dans les chantiers de construction.

En point de presse lundi, le député Guy Ouellette a soumis une proposition à la ministre du Travail, Agnès Maltais, pour qu'elle modifie son projet de règlement de façon à interdire tout échange entre syndicats et employeurs sur le recrutement de la main-d'oeuvre.

Les modifications suggérées par les libéraux ont pour objectif d'ériger «un pare-feu» entre les entrepreneurs et les syndicats de la construction «pour les mettre à l'abri de toute influence et de toute tentative de collusion», a expliqué M. Ouellette, porte-parole de l'opposition en matière de travail.

Les libéraux proposent aussi à la ministre d'inclure des amendes pour entrave ou tentative d'entrave au règlement.

Déposé la semaine dernière à l'Assemblée nationale, le projet de règlement sur le Service de référence de main-d'oeuvre de l'industrie de la construction (SRIC), géré par la Commission de la construction du Québec (CCQ), a été dénoncé par les députés libéraux et caquistes.

Les deux partis ont été outrés d'apprendre que le règlement présenté par Mme Maltais prévoit laisser aux employeurs le choix d'entrer ou non en contact avec les syndicats pour combler leurs besoins de main-d'oeuvre. Pour cette raison, ils ont refusé de déférer le dossier en commission parlementaire.

Pour le PLQ comme pour la CAQ, ce règlement renie les principes fondamentaux de la loi 30 adoptée à l'unanimité il y a un an pour favoriser le pluralisme syndical et empêcher l'hégémonie de certaines centrales dans les chantiers.

Tel qu'il est actuellement, le règlement vise à plaire aux alliés syndicaux du Parti québécois et ne permettra pas de lutter efficacement contre l'intimidation, a fait valoir M. Ouellette.

Occupée dans sa circonscription, la ministre Maltais n'a pas été en mesure de commenter la proposition de l'opposition officielle.