Gérald Tremblay a pris la bonne décision, croient le Parti libéral (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ). En fait, il a posé «un geste sensé et pris ses responsabilités (...) pour la première fois depuis longtemps», ajoute Québec solidaire (QS).

Le gouvernement péquiste réagira seulement demain matin. Sylvain Gaudreault et Jean-François Lisée, ministres des Affaires municipales et de la Métropole, donneront une conférence de presse à l'Assemblée nationale. «On laisse la place ce soir à M. Tremblay», a expliqué Yann Langlais-Plante, attaché de presse du ministre Gaudreault.

«M. Tremblay a pris une décision sage et importante aujourd'hui. C'est une décision que nous respectons», a affirmé ce soir par voie de communiqué Marc Carrière, critique libéral en matière d'Affaires municipales.

«La Coalition avenir Québec a été le premier parti à affirmer que Gérald Tremblay n'avait plus l'autorité morale pour gouverner Montréal. Il a fait le bon choix», a affirmé l'attaché de presse du chef François Legault, Jean-François del Torchio. M. Legault réagira demain.

Québec solidaire a affirmé la même chose que la CAQ. Depuis deux ans, son député Amir Khadir a «imploré Gérald Tremblay de céder sa place pour restaurer la confiance dans l'administration de Montréal». Le 4 octobre dernier, M. Khadir «fut le premier politicien à demander ouvertement son départ», rappelle le parti de gauche.

Le 23 octobre, le député caquiste Jacques Duchesneau demandait à M. Tremblay de se retirer en attendant le rapport de la commission Charbonneau. Son chef disait partager sa demande.

Deux jours plus tard, le député libéral Robert Poeti souhaitait à son tour que M. Tremblay se retire temporairement. Mais officiellement, le PLQ demandait au maire de s'expliquer, et non pas de quitter. Le silence de M. Tremblay devenait «insoutenable», disait le chef du PLQ Jean-Marc Fournier.

«Nous avions demandé à monsieur Tremblay de fournir rapidement des explications satisfaisantes aux québécois quant aux allégations faites par les différents témoins lors des audiences de la commission. À cet égard,  nous savons que monsieur Tremblay se mettra à la disposition des autorités, si ceux-ci en font la demande, pour aider à faire la lumière sur les allégations qui touche l'administration de la ville. Nous lui avions aussi demandé de faire le point quant à son avenir en tant que maire de Montréal. C'est ce qu'il a fait», a fait savoir le libéral Marc Carrière.

Amir Khadir croit que des politiciens au niveau provincial ont pêché de la même façon que Gérald Tremblay. Il réclame un grand ménage. «Ça commence dans les municipalités. L'impunité doit aussi cesser au niveau des responsables gouvernementaux, ces politiciens et ministres avec les mêmes cercles de fréquentation et les mêmes pratiques de financement que le parti du maire Tremblay, et qui comme lui ont préféré se taire ou ne pas savoir».

Duchesneau maintient sa version

Comme il l'avait fait cet été, Gérald Tremblay a nié ce soir avoir rencontré Jacques Duchesneau en juillet 2009. Lors de cette rencontre, M. Duchesneau lui aurait indiqué que quatre membres de son entourage étaient corrompus.

«Achèteriez-vous un vélo usagé de lui? Moi, je ne le ferais pas. Il peut dire ce qu'il veut, mais je sais ce que j'ai dit et il sait ce que j'ai dit. Il dit qu'il ne se rappelle de rien, mais se rappelle qu'on n'en a pas parlé. Il peut aller en enfer, en ce qui me concerne. Et vous l'appelez un maire?», avait réagi M. Duchesneau cet été à la Gazette.

M. Duchesneau ne veut toujours pas dévoiler l'identité de ces proches du maire.  Mais il maintient sa version, a-t-on fait savoir à la CAQ.