Contrairement à ce qu'avait annoncé Thomas Mulcair il y a trois mois, le Nouveau Parti démocratique n'aura pas de filiale provinciale sur la ligne de départ lors du prochain scrutin au Québec.

D'ici 2015 ou la prochaine élection, «ce serait nettement trop rapide», a fait valoir Robert Aubin, président du caucus des députés NPD du Québec.

«2015, ça peut sembler loin pour Monsieur et Madame Tout-le-monde, mais ça veut dire deux ou trois ans pour établir une stratégie, développer le budget. Non, je crois que c'est un peu rapide», a-t-il ajouté.

Juste avant, les militants néo-démocrates de la province avaient pu s'exprimer pour la première fois sur la question.

En août dernier, en pleine campagne électorale provinciale, Thomas Mulcair avait assuré qu'«il y aura un NPD provincial, mais aux prochaines élections», plaidant que le scrutin du 4 septembre 2012 était arrivé trop rapidement pour permettre la mise sur pied d'une formation politique. «C'était pas possible pour nous de concevoir comment on pourrait trouver les ressources matérielles, financières, humaines et informatiques pour nous consacrer à la création d'un parti», avait-il affirmé le 17 août.

À long terme, cette réflexion se poursuivra, a assuré M. Aubin ce matin. «La porte est loin d'être fermée», a plaidé le député. «Les discussions se poursuivent et sont alimentées avec les sons de cloche qui nous viennent de partout au Québec.»

Le débat sur la pertinence même d'un nouveau parti provincial n'est pas conclu, a expliqué Robert Aubin. Si beaucoup de militants néo-démocrates veulent voir une alternative fédéraliste de gauche émerger au Québec, les électeurs ne sont peut-être pas aussi impatients.

«Pour un certain nombre de membres, cette coalition qu'on a réussi à faire au Québec sur la scène fédérale ne se reproduirait pas nécessairement si on présentait un NPD-Québec», a relaté Robert Aubin.