Le leader parlementaire libéral à Québec, Robert Dutil, a évoqué lundi les effets pervers qui pourraient découler du plafonnement des contributions politiques à 100 $.

Le gouvernement péquiste veut abaisser le maximum permis pour les dons d'électeurs aux partis politiques afin d'assainir le financement de ces derniers.

Mais M. Dutil a réclamé une étude en profondeur avant de se prononcer sur la valeur de cette proposition. Actuellement, les dons aux partis politiques provinciaux et municipaux sont plafonnés à 1000 $ par année.

Le ministre des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, souhaite ramener cette somme à 100 $ pour les partis provinciaux, de manière à mettre fin au système de prête-noms et à éliminer l'influence des collecteurs de fonds.

En point de presse, M. Dutil a fait référence à un avis exposant que l'abaissement des dons à 100 $ pourrait stimuler la circulation d'argent comptant dans les antichambres des partis politiques.

André Larocque, ancien sous-ministre du gouvernement de René Lévesque qui a rédigé la Loi sur le financement des partis politiques de 1977, a déclaré lors d'une récente entrevue que le plafonnement à 100 $ ne réglerait rien et favoriserait «les enveloppes brunes».

Sans se prononcer sur la proposition péquiste, M. Dutil a cité cet avis pour démontrer la nécessité d'une réflexion en profondeur sur le sujet.

«Je ne pense pas que quoi que ce soit puisse être farfelu, a-t-il dit. Tout ce que je dis, c'est qu'on nous demande de nous prononcer sur des choses pour lesquelles il n'y a pas eu d'études, il n'y pas eu de travail en profondeur. Et il y a des gens qui disent: il y a des effets pervers à ça.»