En plus des cégeps, le gouvernement Marois tentera d'imposer la loi 101 au réseau des garderies, dans une proposition qui devrait être déposée à la toute fin de la session, en décembre.

Un tel amendement à la Charte de la langue française interdirait aux parents francophones et allophones d'inscrire leur enfant d'âge préscolaire dans un jardin d'enfants anglophone. Actuellement, aucune règle linguistique n'encadre ce milieu.

Dans une entrevue accordée hier à La Presse Canadienne, la ministre de la Famille a confirmé que son gouvernement planche sur ce projet.

«On va rajuster la loi 101. Il va y avoir des travaux qui vont se faire. Je vais avoir tout le soutien comme ministre de la Famille pour s'assurer que ça touche aussi le secteur des centres de la petite enfance et les services de garde», a affirmé la ministre Nicole Léger. L'application de la loi 101 au réseau des garderies est inscrite dans le programme du Parti québécois, mais n'apparaissait pas dans sa plateforme électorale. C'est d'ailleurs l'imposition de la Charte de la langue française au réseau des cégeps qui avait retenu l'attention dans les semaines précédant le dernier scrutin.

La ministre Diane De Courcy, chargée de l'application de la Charte de la langue française, a devant elle une liste d'éléments à revoir dans cette démarche, a pu vérifier La Presse. Outre la question de la langue des garderies, on y retrouve l'élargissement de la loi 101 aux entreprises de moins de 50 employés, l'application de la loi aux cégeps anglophones, l'obligation d'utiliser un générique en français avec un nom de commerce anglais et même les inscriptions unilingues sur les électroménagers.

Inconfort

Hier soir, la diffusion des propos de Nicole Léger a semblé causer un vif inconfort au sein de son cabinet et de celui de sa collègue Diane De Courcy.

À 19 h, le bureau de la ministre Léger a diffusé un communiqué jurant que «sa priorité est d'offrir à chaque enfant sa place en service de garde», mais ne soufflant mot du dossier qui était sur toutes les lèvres à ce moment: l'imposition de la loi 101 aux garderies. «On va laisser ça à notre collègue Mme De Courcy», s'est limitée à dire Karine Doyon, du cabinet de la ministre Léger.

Mme De Courcy, justement, «ne commente jamais les déclarations de ses collègues», a fait valoir Robert-Charles Longpré, son attaché de presse. Il a ajouté que plusieurs projets en lien avec la langue française étaient en chantier, mais que ceux-ci seraient présentés en temps opportun.

- Avec la collaboration de Denis Lessard