Dossiers déchiquetés, messages vocaux supprimés: la transition entre l'ex-député libéral Alain Paquet et Léo Bureau-Blouin ne s'est pas faite sans obstacles. Pour protéger les «dossiers citoyens» des aléas politiques, le nouveau député de Laval-des-Rapides s'engage à interdire leur destruction.

Au lendemain de son élection à l'Assemblée nationale, le 4 septembre dernier, Léo Bureau-Blouin a réalisé avec stupéfaction que tous les dossiers et les classeurs - qui contenaient des informations sur les citoyens de Laval-des-Rapides - avaient disparu.

«Ils ont tous été détruits, du plus petit au plus gros, déplore M. Bureau-Blouin. Prenons quelqu'un qui est un accidenté du travail: il y a peut-être déjà eu des discussions avec la CSST, des appels téléphoniques. Là, on doit faire revenir la personne au bureau, repasser de A à Z tout son dossier. C'est une perte de temps.»

Le député compte bien remédier à la situation. Il n'ira pas jusqu'à déposer un projet de loi en Chambre, dit-il, mais il veut instaurer une nouvelle procédure dans tous les bureaux de circonscription afin que les dossiers ne soient plus systématiquement détruits.

À Laval-des-Rapides, on fonctionne déjà autrement. Chaque visiteur est invité à remplir un formulaire expliquant la raison de sa venue. Au bas du formulaire, il doit indiquer s'il accepte que son dossier soit conservé par une nouvelle administration.

«Il faut mettre l'intérêt du citoyen devant celui du parti politique.»

En plus de ne pas trouver la clé du local, Léo Bureau-Blouin a aussi perdu tous les messages vocaux des citoyens, car son prédécesseur ne lui a pas laissé le mot de passe. «J'ai réalisé qu'arriver en fonction quand on est un nouveau député, c'est un parcours à obstacles. Je veux proposer des gestes simples qui permettraient une transition beaucoup plus adéquate.»

Le député péquiste ajoute que, depuis sa nomination, il n'a eu aucun échange avec Alain Paquet. Aucune rencontre n'a eu lieu, pas même un coup de fil. «On s'est salués mutuellement le jour de l'élection à travers les médias, pour saluer nos parcours respectifs, mais il n'y a pas eu de prise de contact.»