Deux jours après la nomination de son cabinet, Pauline Marois apporte déjà des corrections. À la suite des sévères critiques de sa députée Noëlla Champagne, la première ministre change de responsable de la Mauricie. C'est désormais Yves-François Blanchet qui hérite de cette responsabilité au lieu de Bernard Drainville.

Mme Champagne, députée de Champlain, avait sévèrement critiqué sa chef en apprenant que Bernard Drainville serait ministre responsable de la Mauricie. M. Drainville habite à Québec et est député de Marie-Victorin,  en banlieue sud de Montréal. «Ça laisse un goût amer et la perception qu'on se venge d'un manque d'électeurs qui ont donné des députés à Mme Marois», avait dénoncé Mme Champagne. Le PQ a gagné deux des cinq sièges de la région aux dernières élections: Champlain et Saint-Maurice (Luc Trudel).

La nomination de M. Drainville constituait selon Mme Champagne une «méchante erreur». Les habitants de la région ont «été heurtés et se sentent floués», avait-elle déclaré. Cela donne, a-t-elle dit, l'impression que les deux députés locaux du PQ ne sont «pas capables» de faire le travail.  

Les régions de Laval, des Laurentides et de la Côte-Nord sont aussi représentées par des ministres qui n'y sont pas députés. Cela n'a toutefois pas suscité de crise.

M. Blanchet est député de Johnson, une circonscription du Centre-du-Québec située à moins d'une heure de route de Trois-Rivières. Les observateurs croyaient que M. Blanchet, proche de Mme Marois et ancien critique en matière de langue, d'immigration et de culture, deviendrait ministre. Il a plutôt été nommé whip (préfet de discipline) du gouvernement.  

M. Blanchet devient aussi responsable du Centre-du-Québec. Cette responsabilité avait été donnée à Pierre Duchesne, qui est déjà ministre del'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie.

Cette annonce survient alors que le Parti québécois mécontente une partie des résidents de la Mauricie à cause de la fermeture annoncée de la centrale nucléaire Gentilly-2.