Le suspens électoral a assez duré, clame Pauline Marois, qui demande au premier ministre de jouer cartes sur table. La politicienne se dit prête à en découdre dès maintenant avec Jean Charest. Il ne lui reste, affirme-t-elle, qu'une poignée de candidats à trouver pour se lancer dans la course.

«Nous aurons 125 candidats d'ici mercredi», a promis vendredi la chef du Parti québécois (PQ) en marge d'un point de presse au cours duquel elle a présenté la candidature-vedette de l'ex-journaliste et conseiller en communications André Bouthillier dans la circonscription de Soulanges, à l'ouest de Montréal.

Mme Marois en a profité pour manifester son mécontentement quant au mystère qu'entretient le premier ministre autour de la date du déclenchement de la campagne, que tous prévoient pour le 1er août. «Nous sommes suspendus à sa décision. C'est très malsain. Jean Charest multiplie les annonces à saveur électorale. Il manipule l'opinion publique», dit l'élue péquiste, selon qui les autres partis se lanceront dans la course avec du retard à cause de cela. «Ce n'est pas respectueux de nos institutions.»

Selon Pauline Marois, c'est tout le début de la campagne du PQ qui dépend du premier ministre. «Nous avons prévu des événements et des annonces, réservé des locaux, dit-elle. S'il retarde le lancement, même d'une seule semaine, il faudra tout revoir.» La chef a rappelé son intention de décréter des élections à date fixe si elle est élue afin que des situations comme celle vécue maintenant ne se reproduisent pas dans quatre ans.

Candidat-vedette

Le Parti québécois multiplie les annonces de candidats-vedettes depuis quelques jours, même dans des circonscriptions rouges jusqu'au bout des ongles. Vendredi, c'était au tour d'André Bouthillier de parader. Il affrontera la femme d'affaires et whip en chef du Parti libéral, Lucie Charlebois, pour un siège qu'elle détient depuis près de 10 ans.

M. Bouthillier, candidat de «grand calibre», selon sa nouvelle chef, a été journaliste au Média Matin, à Radio-Canada puis au Devoir. Il a aussi occupé des fonctions importantes dans des cabinets de relations publiques, dont Optimum, une filiale de Cossette, puis chez Communications Infrarouge en tant qu'associé principal.

Ferré en économie, l'homme âgé de 60 ans est reconnu comme un grand spécialiste de la gestion de crise. «Ça tombe bien. On en a parfois besoin, au PQ», a blagué Pauline Marois en le présentant. L'aspirant député, originaire de la région, a avoué qu'il songe depuis longtemps à se lancer en politique. Le goût de servir et de redonner à la société, dit-il, a été plus fort que celui de continuer sa carrière.