Sur fond de fièvre électorale, le premier ministre Jean Charest a confirmé mardi une aide de Québec à hauteur de 200 millions $ visant à soutenir le développement d'infrastructures dans les villes directement touchées par le Plan Nord.

Il a fait cette annonce dans la ville minière de Fermont, sur la Côte-nord, dans le cadre d'une tournée, qui a toutes les allures d'un blitz pré-électoral et qui le conduira dans les prochains jours de Havre-Saint-Pierre, au chantier du méga-complexe hydroélectrique La Romaine, avant de faire un crochet vers la Gaspésie et les Iles-de-la-Madeleine.

En point de presse à l'hôtel de ville de Fermont, le premier ministre n'a pas voulu confirmer l'imminence d'une campagne électorale, mais il a donné une idée de l'enjeu du prochain scrutin.

«Il y aura un choix très important à faire sur le type de société dans laquelle nous voulons vivre. Ça, ça me paraît très évident», a-t-il dit.

Le Plan Nord, et de façon plus générale, la création d'emplois et l'économie seront au coeur de la stratégie libérale, dans l'espoir de décrocher un quatrième mandat consécutif.

«Les Québécois auront l'occasion de se prononcer sur leur avenir. Ça va être intéressant, parce que c'est une élection qui aura ses particularités, cela me paraît évident», a-t-il ajouté.

Très en forme et souriant, le premier ministre en a profité pour serrer les mains des maires de la région qui étaient présents, en leur promettant de revenir les voir bientôt.

Il est revenu à la charge pour dire à quel point son Plan Nord était un projet majeur, qui fonctionnait au-delà de toute espérance, alors qu'il a été lancé il y a seulement un peu plus d'un an.

En mai 2011, lors de l'annonce du Plan Nord, on comptait 11 projets miniers d'une valeur de 8 milliards $, alors qu'aujourd'hui, il y en a «26 ou 28 pour 33 milliards $», a-t-il fait valoir.

Mais il y a un revers à la médaille: les villes du nord, comme Fermont, arrivent mal à gérer une croissance soudaine, due au boom minier.

C'est ce problème que souhaite régler Québec avec ce programme spécial de 200 millions $ destiné aux 34 villes situées au nord du 49e parallèle.

Ces villes pourront ainsi obtenir de l'aide pour implanter ou moderniser diverses infrastructures comme les équipements d'assainissement des eaux ou la voirie locale. Ainsi, elles seront mieux à même d'accueillir les travailleurs qui montent au nord.

Le programme n'a pas d'échéance: les sommes sont donc disponibles jusqu'à épuisement des fonds.

Avec la croissance du marché du fer et l'afflux de travaillleurs, Fermont, comme d'autres, connaît aussi un boom immobilier.

Pour une ville comme Fermont, le programme pourra également servir à retenir les travailleurs qui, trop souvent, y viennent uniquement pour travailler, retournant chez eux, au sud, toutes les deux semaines. Fermont cherche à contrer le phénomène, qui s'appelle «fly-in-fly-out», pour amener les gens à véritablement s'établir dans la petite municipalité qui s'est rendue célèbre par son mur coupe-vent.

La moitié de la population de 3000 personnes vit dans ce gigantesque mur qui s'étire sur près d'un kilomètre et qui regroupe appartements, services, écoles et commerces.

Les gens de Fermont aiment bien dire qu'ils peuvent aller faire leurs courses en pyjama et en pantoufles, sans devoir mettre le nez dehors.