Un ex-candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) tire à boulets rouges sur la formation politique, où les candidats les plus riches «ont carrément les moyens d'acheter leurs places», selon lui.

Alain-Michel Ayache s'est fait montrer la porte de la circonscription de Bourassa-Sauvé par la CAQ fin juin parce qu'il n'était pas en voie d'atteindre ses objectifs de financement, a appris La Presse. On lui a demandé 22 000$, jure-t-il.

«Il semblerait que le parti est plus intéressé par la somme recueillie que par la qualité du candidat», a-t-il affirmé à La Presse.

Spécialiste du Moyen-Orient, M. Ayache avait été mis en nomination en grandes pompes par François Legault en avril. Mais le mois dernier, des retards de financement ont fait dérailler ses plans.

Selon lui, le nombre important de candidats caquistes issus de la communauté libanaise de Montréal (cinq) a nui à la collecte de fonds. «Les seuls capables de donner 1000$ sont les hommes d'affaires. Ils sont au nombre de 40 ou de 50 personnes», a-t-il exposé à La Presse. «Si on est cinq candidats de la communauté libanaise à aller chercher du financement des mêmes personnes quand il y a des activités sociales ou culturelles, ils vont dire ''non merci''.»

M. Ayache aurait par ailleurs demandé des sursis à la CAQ afin de pouvoir contracter un prêt et de solliciter des hommes d'affaires moins facilement joignables.

Il ajoute avoir affirmé au parti politique que l'objectif de financement serait atteint, mais qu'il lui fallait «du temps».

Dans un courriel transmis au candidat le 23 juin par Brigitte Legault, la directrice des opérations de la CAQ, la formation politique laisse clairement entendre que c'est à cause de problèmes de financement que M. Ayache a été rayé de la liste.

«Concernant vos levées de fonds et votre engagement financier envers la Coalition, vous me voyez étonnée de vos propos. Nicole Savard attendait votre visite jeudi à nos bureaux pour compléter le tout», écrit-elle. «Comme stipulé dans mon courriel du 4 juin dernier, nous devrons prendre les mesures nécessaires envers votre statut de candidature.»

Le lendemain de la réception de ce courriel, Alain-Michel Ayache n'était plus candidat de la CAQ.

Jean-Bernard Villemaire, responsable des communications pour le parti, a confirmé que M. Ayache n'était plus le porte-étendard de la CAQ dans Bourassa-Sauvé.

«L'objectif [de financement] n'était pas démesuré, c'était réaliste.», a-t-il affirmé. «Il n'était définitivement pas parti pour le rencontrer», a-t-il précisé.

Selon M. Villemaire, les deux parties se sont séparées sans amertume.

Alain-Michel Ayache nie avoir quitté en bons termes avec la Coalition. «J'ai été carrément mis à la porte. C'est une insulte pour ma personne et c'est aussi une insulte pour la communauté que je représente», a-t-il dit.