Les dernières révélations sur les liens entre la défunte Action démocratique (ADQ) et le controversé Tony Accurso démontrent que le Parti libéral a été victime d'une campagne de salissage, a affirmé, jeudi, le premier ministre Jean Charest.

Il demande donc à François Legault et à sa collègue Sylvie Roy de s'expliquer sur les relations troubles de l'ancêtre de la Coalition avenir Québec (CAQ).

L'ancien chef adéquiste Mario Dumont a en effet admis qu'il avait rencontré à quelques reprises Tony Accurso, qui se trouvait apparemment tout à fait «par hasard» en même temps que lui à Hawaï en 2007. À l'époque M. Dumont était en pleine ascension et était même pressenti pour être premier ministre.

Or l'ADQ a déjà reproché à des ministres libéraux d'avoir fréquenté M. Accurso d'un peu trop près, même d'être allés sur son yacht, ce qui a été démenti par la suite.

Actuellement à Rio de Janeiro où il participe à la Conférence des Nations unies sur le développement durable, le premier ministre Charest semblait bien heureux de redonner la monnaie de sa pièce à la CAQ, le parti qui a avalé l'ADQ et pris la relève.

«C'est quand même étonnant. Mme Roy a accusé faussement des ministres du gouvernement d'avoir fréquenté Accurso. Elle a fait ça délibérément. Et on apprend que dans son propre parti, ils fréquentaient Accurso. Sylvie Roy et François Legault ont des explications à donner là-dessus», a-t-il dit.

Selon lui, la réputation du Parti libéral a donc été injustement entachée, et toute la politique, même, a été ternie, par les stratégies des deux partis d'opposition en Chambre, le Parti québécois et la CAQ.

«Cela fait partie d'une stratégie à l'Assemblée nationale, dirigée vers nous, (orchestrée) par le Parti québécois et la CAQ, de nous accuser de toutes sortes de choses fausses, et ils le savent», a-t-il dit.

Pour sa part, la CAQ a répliqué avec une autre histoire qui implique le premier ministre et le Parti libéral. Un des entrepreneurs arrêtés jeudi par l'Unité permanente anticorruption (UPAC), Gaétan Paradis, serait un organisateur libéral bien connu. M. Charest aurait même participé à une soirée de financement chez M. Paradis en 2003.

Le premier ministre a tout simplement indiqué que l'UPAC faisait son travail, que le financement du Parti libéral se faisait selon les règles.

«Quand il y a des coches mal taillées, on les corrige. Chez nous, il n'y a pas de retour d'ascenseur», a-t-il dit.