Doyen des parlementaires libéraux à l'Assemblée nationale, le député de Richmond, Yvon Vallières, ne sera pas de nouveau candidat à la prochaine élection générale.

M. Vallières en a fait l'annonce officielle lundi dans sa circonscription de l'Estrie.

«C'est avec sérénité que j'annonce que je ne serai pas candidat lors du prochain rendez-vous électoral. Ce fut une décision difficile à prendre, qui a évidemment fait l'objet de discussions avec ma famille et mes proches. Le moment est venu pour moi de laisser place à la relève. (...) Je continuerai à servir mes citoyens avec le même dévouement jusqu'au prochain scrutin», a expliqué l'homme de 63 ans.

Ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes et responsable de la Réforme des institutions démocratiques, M. Vallières a mené une carrière politique échelonnée sur cinq décennies.

Élu pour la première fois à l'élection générale du 29 octobre 1973, M. Vallières a été défait en 1976 lorsque le Parti québécois de René Lévesque a été porté au pouvoir. Il est revenu à l'Assemblée nationale au scrutin du 13 avril 1981 et a été réélu sans interruption depuis lors.

Quelques controverses et des ennuis de santé ont marqué le dernier droit de son parcours politique.

En 2008, le gouvernement libéral minoritaire misait sur sa candidature comme président de l'Assemblée nationale, mais la défunte Action démocratique (ADQ) dirigée par Mario Dumont s'y était opposée. L'ADQ avait fait alliance avec le Parti québécois pour écarter M. Vallières au profit de François Gendron, du PQ.

Apparemment, M. Dumont n'avait pas pardonné à M. Vallières de lui avoir accolé l'étiquette de «girouette». L'ex-chef adéquiste était allé jusqu'à qualifier le député de Richmond de «goon» du premier ministre Jean Charest.

Ce n'était toutefois que partie remise. M. Vallières s'est retrouvé sur le siège du président une fois les libéraux reportés au pouvoir et majoritaires. Il a démissionné le 1er avril 2011 à cause du climat délétère des débats et des attaques constantes de l'opposition péquiste qui mettait en doute son impartialité.

Au fil des ans et des mandats du gouvernement, M. Vallières a occupé diverses fonctions ministérielles. Avant de diriger le ministère des Affaires intergouvernementales, il a été successivement ministre délégué aux Transports (1989-1990), ministre délégué à l'Agriculture (1990-1992) et ministre délégué au Développement régional (1990-1992).

Il a aussi été président du caucus et whip de sa formation.

Au Brésil pour la Conférence des Nations unies sur le développement durable, le premier ministre Charest a rendu hommage à son député vétéran.

«C'est un grand serviteur du Québec. C'est pour moi un ami et un homme qui aura laissé sa marque sur la politique québécoise. (...) Il est probablement l'un des députés les plus aimés au Québec dans sa circonscription de Richmond», a-t-il déclaré en point de presse.