Au cours des derniers mois, Pauline Marois a dû traverser plusieurs tempêtes au sein même de son parti. Elle se dit néanmoins déterminée à diriger ses troupes pendant la prochaine campagne électorale. Pour l'aider dans sa tâche, la chef du Parti québécois pourra entre autres compter sur Bernard Drainville, Yves-François Blanchet, Véronique Hivon et Nicolas Girard, quatre étoiles montantes du PQ.

Toujours un peu pressé, toujours un peu brouillon. Ses notes toujours nerveusement raturées, Bernard Drainville avance en politique avec détermination, depuis maintenant cinq ans. Toujours vite sur la gâchette, il est passé du journalisme à la politique en moins d'une semaine. L'ex-journaliste avait été le premier à solliciter Pauline Marois dès le départ d'André Boisclair. Plus tard, il avait évoqué publiquement la disparition du Parti québécois quand le parti était au plancher. On ne peut pas l'accuser de tergiverser.

Au plus fort de la crise qui a secoué le PQ en 2011, il a joué plus prudemment ses cartes toutefois. Comme d'autres députés, il craignait le pire avec Pauline Marois à la barre, mais il a opté pour une stratégie plus prometteuse que la collision proposée par une poignée de putschistes. Au début de l'année, le PQ a adopté une série de propositions sur les référendums d'initiative populaire et la réduction à un plafond de 100 $ des contributions aux partis politiques.

«Je savais que cela allait déplaire, mais je l'ai fait par conviction parce que ces propositions ont été un des éléments qui nous ont permis de nous raplomber dans l'opinion publique», a-t-il expliqué cette semaine à La Presse.

Mais le loner s'est rapproché de ses collègues au cours des derniers mois. Il choisit davantage ses moments pour intervenir, confient des observateurs. Après le dossier de la santé, il a obtenu celui des relations fédérales-provinciales l'an dernier, un terrain de jeu pour cet indépendantiste convaincu.

«L'agenda de Stephen Harper nous permet de poser beaucoup de questions», souligne-t-il. Lors d'un échange récent, il a servi une réplique serrée au ministre Alain Paquet qui avait soutenu n'avoir jamais entendu de démonstration sur les avantages de la souveraineté.

«On va y aller!» a répliqué Drainville du tac au tac, avant d'entreprendre une longue énumération. «Si on était indépendants...», martèle Drainville, une formule qui rythme son discours improvisé. Pendant 10 minutes, il a déballé de nouveau les avantages de la souveraineté. D'une efficacité redoutable. Plus de 114 000 internautes ont écouté ses propos sur YouTube. «Être aux affaires intergouvernementales te permet de toucher à l'ensemble des enjeux, de la diminution du poids politique du Québec aux Communes jusqu'à Kyoto, en passant par l'unilinguisme des juges», explique-t-il.