Au tour de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) à dénoncer la loi spéciale adoptée par l'Assemblée nationale, vendredi, pour mettre fin au conflit étudiant.

Le syndicat qui représente près de 60 000 infirmières au Québec se dit très inquiet de la portée de cette loi sur quiconque voudrait manifester prochainement son désaccord avec le gouvernement.

En conférence de presse samedi à Montréal, la présidente de la FIQ, Régine Laurent, a dénoncé «l'abus de pouvoir dont faire preuve le gouvernement de Jean Charest pour régler le conflit étudiant».

Elle a parlé d'une loi spéciale «radicale» qui s'attaque non seulement aux jeunes, mais à l'ensemble de la société québécoise.

Mme Laurent a également dressé un parallèle entre la Loi 78 et la Loi 72 qui avait été imposée en 1999 aux infirmières en grève sous le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard.

Pour la présidente de la FIQ, «les moyens utilisés ont le même objectif soit celui de bâillonner un groupe.» Elle rappelle qu'à l'époque, Jean Charest était le chef de l'opposition officielle et qu'il avait dénoncé l'adoption de la Loi 72.

Si M. Charest avait reproché au gouvernement de l'époque d'être complètement débranché de la réalité, Mme  Laurent questionne si ce n'est pas exactement ce dont souffre le gouvernement libéral aujourd'hui.

Pour les membres de la FIQ, le gouvernement Charest n'a jamais eu l'intention de vraiment négocier avec le mouvement étudiant.