La députée péquiste Agnès Maltais a demandé à être rassurée, mercredi, concernant le projet d'amphithéâtre de Québec.

Mme Maltais croit que la présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, doit donner des explications au sujet des risques de «collusion et de corruption» évoqués, selon elle, dans une lettre de démission du directeur du projet, Jacques A. Bédard.

Déclarant que la candidature de M. Bédard, embauché l'an dernier, avait été suggérée par le gouvernement, Mme Maltais a insisté pour connaître les mécanismes mis en place pour éviter de tels dérapages.

«Elle doit rassurer les Québécois, a-t-elle dit. Il y a quand même un expert qui dit qu'il n'est pas d'accord avec la mécanique en place et on veut entendre la ministre, ce qu'elle en pense.»

Lundi, la Ville de Québec a rendu publique la lettre de démission de M. Bédard, qui avait annoncé son départ le 27 avril dernier.

Dans le document, l'ingénieur explique sa décision en soutenant que la Ville de Québec a perdu le contrôle du comité directeur du projet d'amphithéâtre, dont le coût de construction de 400 millions $ est cofinancé par le gouvernement du Québec et la Ville.

Selon M. Bédard, cette «structure diffuse» est placée sous l'autorité d'une «ressource externe» sans imputabilité légale envers la Ville de Québec.

Dans sa lettre, M. Bédard s'inquiète du rôle qui serait confié au gestionnaire du projet, compte tenu que la majorité des candidats potentiels à cette fonction «sont aussi des entrepreneurs généraux qui pourraient dans leurs affaires courantes transiger avec les mêmes sous-traitants que ceux impliqués dans le projet».

«Comment peut-on formuler une telle recommandation sur la base de ce qui est dénoncé dans l'industrie de la construction présentement?», s'interroge M. Bédard.

Lors d'une entrevue, Mme Maltais, qui est porte-parole sur les dossiers reliés à la région de Québec, a déclaré qu'elle n'a pas de crainte à formuler mais elle veut des explications du gouvernement sur ces affirmations.

«Je demande qu'on nous dise si le contenu de la lettre de M. Bédard est exact, a-t-elle dit. Seuls eux peuvent nous répondre. Surtout sur un point qui me fatigue un peu, c'est qu'il y a un paragraphe où M. Bédard parle d'abus potentiels dans des situations et il réfère à tous les problèmes de collusion et de corruption.»

Après avoir refusé de commenter le départ de M. Bédard, le maire de Québec, Régis Labeaume, a été forcé de rendre publique sa lettre de démission, à la suite d'une fuite dans les médias.