Pas d'élections avant l'été? La CAQ et le Parti québécois devront revoir leurs plans et renvoyer à leurs propriétaires les autocars de campagne qui étaient aménagés depuis peu. Selon Martin Koskinen, de la CAQ, les autocars avaient été aménagés pour accueillir le chef et les médias. Les remettre dans leur état original signifiera une dépense inutile de 20 000 $ environ.

Ni la CAQ ni le PQ n'avaient encore peint les couleurs du parti sur les autocars, une étape plus difficilement réversible. À la CAQ, les autres dépenses (conception graphique des affiches et réservation des panneaux de plastique pour les imprimer) ne sont pas des pertes sèches puisque le matériel pourra servir dans la campagne à venir, quel qu'en soit le moment.

François Legault et Pauline Marois répètent depuis des mois que les élections sont imminentes, une vieille stratégie pour inciter les candidats potentiels à se commettre et pour mobiliser les troupes. Du côté de la CAQ, on a admis lundi que les indications fournies par Jean Charest à Victoriaville en fin de semaine étaient suffisamment claires. «Avec ce qu'il a dit, il aurait un prix à payer s'il changeait de cap», résume Koskinen.

On reste prudent, toutefois: pas question de renvoyer l'autocar au garage avant le mercredi 16 mai, date ultime à laquelle le gouvernement Charest peut déclencher des élections qui auraient lieu avant la Fête nationale.

Des sources ont indiqué à La Presse que le PQ avait lui aussi fait aménager ses autocars de campagne. Manuel Dionne, le porte-parole du parti, refuse toutefois de confirmer. «On ne divulgue pas l'avancement de nos préparatifs», dit-il.

«On maintient toujours les préparatifs, on veut être prêts à toute éventualité. Jean Charest n'a pas de parole, on ne peut se fier à lui», dit le permanent péquiste.

Aucun des deux partis n'avait loué de locaux ni réservé de lignes téléphoniques, indique-t-on.