Le nombre de personnes âgées qui auront droit à des soins à domicile passera de 178 000 à 228 000 d'ici à 2017. Malgré une population vieillissante, Québec prévoit ainsi répondre à l'ensemble des besoins des aînés qui cherchent à demeurer à domicile le plus longtemps possible.

À ce chapitre, Québec injecte cette année 40 millions de dollars pour un total de 273 millions en cinq ans, ce qui permettra d'offrir 1 million d'heures additionnelles de soins à 50 000 personnes.

L'effort supplémentaire fourni pour le maintien à domicile est l'un des axes majeurs de la politique intitulée «Vieillir et vivre ensemble» rendue publique aujurd'hui jeudi.

Le document de 200 pages ratisse très large et prévoit un bouquet de mesures, souvent très pointues, totalisant 2,7 milliards de dollars d'ici à 2017, des sommes déjà annoncées dans le dernier budget Bachand.

Le document a été lancé en grande pompe devant public, avec témoignages de personnes âgées et présentation vidéo, en présence de trois ministres: Marguerite Blais (Aînés), Yves Bolduc (Santé) et Dominique Vien (Déléguée à la santé).

Ces mesures qui touchent la santé, l'habitation, la vie en communauté et le transport visent à retarder le plus possible le moment où quelqu'un se résigne à réclamer une place en CHSLD.

L'ajout de services à domicile «devrait couvrir l'ensemble des besoins», a dit la ministre Vien.

Actuellement, en moyenne, une personne âgée qui reçoit des soins à domicile a droit à 30 interventions par an. Chaque intervention peut durer 3h30.

La portion de vie passée en centre d'hébergement et les conditions qu'on y trouve ne font pas partie de la politique sur le vieillissement. Quelque 3% des aînés - 37 000 personnes - vivent en CHSLD.

«Ce n'est pas une politique sur les CHSLD», a dit la ministre Blais. «C'est une politique globale pour les gens qui vieillissent», a renchéri le ministre Bolduc.

Les ministres ont nié que les conditions de vie dans les CHSLD laissent parfois à désirer. Le ministre Bolduc a parlé de «cas anecdotiques» corrigés au fur et à mesure.

En 2011, 16% de la population québécoise avait plus de 65 ans, alors que ce sera le cas de 26% de la population en 2031.

D'ici à 2017, Québec veut offrir 850 nouvelles places en CHSLD et 480 autres en ressources intermédiaires.

On souhaite aussi que les résidences pour personnes âgées en perte d'autonomie soient mieux adaptées à leurs besoins, avec l'installation de rampes, par exemple.

Le Regroupement québécois des résidences pour aînés a accueilli la politique favorablement, surtout pour son respect des différents choix de vie. L'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux s'est montrée elle aussi satisfaite des orientations privilégiées par Québec. L'Association des retraités parle plutôt d'une promesse électorale.