Les jours des partis municipaux sont comptés si le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT) leur interdit d'utiliser les fonds publics pour leurs activités partisanes, déplorent plusieurs organisateurs.

Vendredi, le MAMROT a publié un rapport selon lequel seulement 2% des fonds dits «de recherche et de secrétariat» accordés aux formations municipales ont été dépensés conformément à la loi. Les partis dénoncent une «lecture stricte» de la loi qui risque de les priver de plus de la moitié de leur budget de fonctionnement.

Arrêt de mort

«C'est comme si le Ministère voulait la fin des partis municipaux», dénonce Mathieu Jeanneau, président d'Action Longueuil, parti de la mairesse Caroline St-Hilaire. Il craint d'avoir à fermer boutique si le MAMROT ne lui permet pas d'utiliser ces sommes, qui représentent près des deux tiers de son budget annuel. «Pour nous, l'impact est concret. Si c'est appliqué, demain matin, je n'ai plus d'employés, plus de locaux. C'est comme si les partis devenaient des coquilles vides.»

Non, dit l'Équipe Labeaume

Même son de cloche à Québec, où le parti du maire Régis Labeaume estime que les formations municipales ne peuvent survivre sans ce financement. «Non. Un non catégorique», répond Ron Gagnon, directeur général d'Équipe Labeaume. Plus des trois quarts (78%) du budget du parti proviennent du fonds de recherche et de secrétariat. «On nous met tellement de restrictions qu'il ne nous reste plus de marge de manoeuvre», poursuit M. Gagnon.

Impossible de compter sur les contributions pour pallier la perte des fonds de recherche et de secrétariat. «C'est impensable. On serait toujours en train d'organiser des dîners d'affaires. On n'aurait plus le temps de ne s'occuper de rien d'autre. Et les [donateurs] ne suivraient plus. On a justement choisi de mener une seule activité annuelle de financement pour ne pas achaler le monde.»