L'association péquiste de la circonscription de Groulx, dans la couronne nord de Montréal, administre un camouflet à Pauline Marois en rejetant son candidat pour l'investiture, l'actuel président du parti, Raymond Archambault.

La Presse a appris que le président de l'association locale, Mario Charron, se présente lui aussi pour devenir candidat péquiste. Revendiquant l'appui de la grande majorité de son exécutif, il refuse d'en démordre. Et écorche au passage le poulain politique de Mme Marois.

Dans les activités locales, «moi, je ne vois pas M.Archambault», a-t-il expliqué à La Presse, en entrevue téléphonique. Dans une vidéo présentant sa candidature, l'ancien lecteur de nouvelles de Radio-Canada souligne pourtant habiter dans la circonscription depuis 30 ans. Il est président du parti depuis un an, après avoir pris sa retraite de la radio publique en 2009.

Selon M. Charron, ses propres racines profondément ancrées dans Groulx lui permettront de battre Raymond Archambault.

«Ce sont des militants de la circonscription qui m'ont demandé de me présenter, avec tout l'ouvrage que j'ai fait depuis deux ans dans la circonscription, malgré les soubresauts», a-t-il ajouté. «Ce sont des militants qui sont venus me chercher. M.Archambault s'est présenté. Elle est là, la différence.»

Trois élections, trois partis différents

Mario Charron nie toutefois vouloir défier l'autorité de la chef péquiste. À trois reprises depuis l'été dernier, son exécutif a «réitéré sa profession de foi» envers Mme Marois, a-t-il tenu à souligner. «Moi, j'étais en réflexion depuis janvier ou février.»

Groulx a voté pour le Parti québécois aux dernières élections, mais est loin d'être un château fort: aux trois derniers scrutins, les électeurs ont porté leur choix sur trois partis différents.

Le député actuel, René Gauvreau, ne tentera pas sa chance une nouvelle fois pour des raisons personnelles. Il a été écarté du caucus péquiste pendant presque un an, après l'ouverture d'une enquête pour fraude visant un ancien adjoint politique.