Québec solidaire placera sa mise sur ses chevaux habituels lors des prochaines élections, ont annoncé hier les porte-parole du parti de gauche.

Fiscalité progressive, régime d'assurance médicaments public et réappropriation des ressources naturelles seront les enjeux mis de l'avant par Françoise David et Amir Khadir.

Ce dernier convient que ses militants n'ont pas réinventé la roue en choisissant les priorités du parti lors du congrès de la fin de semaine dernière. C'est par rapport aux programmes de ce qu'il appelle les «vieux partis» que les propositions de QS sont révolutionnaires, affirme-t-il.

«Nous sommes une équipe honnête de gens courageux qui sont capables de réaliser leurs promesses», soutient le seul député solidaire à l'Assemblée nationale. Contrairement au reste de l'échiquier politique, son parti a «la distance nécessaire avec le milieu des affaires et les lobbys qui font prendre des orientations au Québec que le peuple n'a pas choisies».

Pour le prouver, la formation politique met de l'avant des projets qui faisaient déjà partie de son programme: gratuité scolaire financée à même le retour de la taxe sur le capital, création d'une société pharmaceutique d'État et hausse importante du niveau des redevances minières.

Un climat à l'avantage de QS

Amir Khadir ne s'en cache pas: si des élections étaient déclenchées au cours des prochains jours, il espère que le climat délétère qui règne sur le Québec permettrait à sa formation politique de faire des gains.

«Je le souhaite, je ne peux pas le prédire. Nous, on va tabler sur les problèmes que vivent à la fois le Parti québécois et le Parti libéral pour dire que ce n'est pas un hasard», a-t-il expliqué. «Ce sont de vieux partis fatigués, avec les mains liées par des groupes d'intérêt privés et particuliers.»

Pas de nouvelles vedettes solidaires

Par ailleurs, malgré les nombreuses personnalités publiques qui ont émergé dans le champ gauche depuis deux mois, M. Khadir avoue avoir beaucoup de difficulté à recruter des candidats-vedettes pour Québec solidaire.

Selon lui, sa formation politique fait encore des scores électoraux trop peu importants pour attirer de nouvelles têtes d'affiche.

En entrevue avec La Presse, il a admis avoir discuté avec les personnalités publiques qui ont exprimé leur solidarité envers la grève étudiante ou la gratuité scolaire. Mais il faut un vrai espoir d'être élu pour risquer un emploi ou un poste, estime M. Khadir.

«Beaucoup de ces gens-là, on les a contactés», a affirmé M. Khadir.

«La réalité dure du terrain, c'est qu'on est quand même positionnés comme le quatrième parti politique.»

L'autre porte-parole du parti, Françoise David, affirme pour sa part que les candidats de Québec solidaire sont bien connus dans leur milieu, même s'ils ne font pas les manchettes nationales chaque semaine.

Elle ajoute que la formation politique est prête pour des élections, avec 90 candidats déjà choisis.