Les frais de voyage au ministère du Développement économique ont grimpé de 25% entre 2011-2012 et l'année précédente, a révélé le député péquiste de Rousseau, Nicolas Marceau, lors de l'étude des crédits du ministère. On avait dépensé 470 000 $ en déplacements en 2010-2011, avant de monter jusqu'à 586 000 $ l'an dernier, a-t-il fait valoir.

Pour le député Marceau, cette augmentation est carrément contraire à ce qui était prescrit par la loi 100 qui, en 2010, imposait une réduction de 25% de ce type de dépenses. «Dans un contexte d'austérité où on demande aux contribuables de se serrer la ceinture et augmente les tarifs, je trouve cela inacceptable» observe M. Marceau, conscient que la prospection à l'étranger est nécessaire pour ramener les investissements. «Dans ces situations on voyage plus léger, moins nombreux et moins chèrement» résume-t-il.

«C'est de l'investissement pas des dépenses» dira en réplique le ministre du Développement économique

Sam Hamad. Il a relevé que les dépenses examinées par l'opposition «ne sont pas l'ensemble». «Si on regarde toutes les dépenses de transports, de formation, de publicité... ici vous ne parlez que des missions» explique-t-il. «Au total le ministère a respecté ses objectifs de 25%» a-t-il assuré.

Aussi, il faut se garder de fermer trop rapidement le robinet sur ce genre d'engagement, «cette légère augmentation, il faudrait demander aux 79 personnes en délégation au Brésil ou les 55 qui étaient au Moyen Orient. Ces gens là étaient accompagnés par des fonctionnaires du ministère, et sont revenus avec des liens d'affaires. Comme notre principal client, américain, est en difficulté, il importe d'aider nos entreprises à développer d'autres marchés» de soutenir M. Hamad. «On ne développe pas des liens en restant à côté du foyer» a-t-il lancé.

Pour M. Marceau, une augmentation de 25% ne peut être ainsi minimisée, «tous les organismes sont assujettis à cette règle» insiste-t-il. Au dernier salon aéronautique du Bourget, près de Paris, en 2009, la facture avait été de 13 000 $. L'an passé on a atteint 30 000 $. «On est allé plus longtemps et deux fois plus nombreux. Est-ce que c'était nécessaire dans un contexte d'austérité?».