Le gouvernement Charest lance une mise en garde à la juge France Charbonneau sur le piratage possible des communications de sa commission : elle doit y voir.

Des pirates informatiques auraient intercepté des courriels adressés à la commission, ce qui laisse craindre pour la confidentialité des renseignements transmis, selon le quotidien Le Devoir.

Le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a soutenu, mercredi, que la juge Charbonneau doit prendre ses responsabilités.

«Mme Charbonneau est indépendante de ses gestes, elle doit s'assurer du bon fonctionnement de sa commission, c'est à elle à voir aux choses», a-t-il déclaré à la sortie du caucus libéral.

Il n'a pas voulu s'avancer sur les suites à donner à ce présumé piratage. «Est-ce qu'il y aura des enquêtes? Peut-être, je ne sais pas, on verra à ce moment-là.»

Il a ajouté qu'il ne sait pas si le site de la commission est fiable ou non.

Sept courriels auraient été interceptés par un pirate et ils ont été acheminés au site QuébecLeaks.

Quatre d'entre eux concernent la Ville de Montréal et touchent principalement un service municipal. On y parle notamment de circulation d'argent comptant, d'une carte de débit offerte à un fonctionnaire et d'une entreprise de construction qui aurait soudoyé une employée. Des personnes sont identifiées.

Lundi, la commission Charbonneau a été informée que certains des courriels qu'elle avait reçus étaient entre d'autres mains.

Cependant, le directeur des communications, Richard Bourdon, doute de la véracité de la situation étant donné que la boîte de courriels a été mise hors service quelques heures après le lancement de la semaine dernière. Depuis, la commission travaille à augmenter la sécurité informatique de son site Web ainsi que de son courriel.

M. Bourdon a indiqué que ces courriels n'ont peut-être pas vraiment été envoyés à la commission et qu'il s'agirait d'une manoeuvre pour la discréditer.

Le site de la commission est hébergé par le gouvernement. Le ministre Dutil n'écarte pas la possibilité de créer un site indépendant pour parer aux défaillances en matière de sécurité.

«Il est possible qu'il faille qu'elle considère, c'est à elle à en juger et à faire les demandes en conséquence.»

Pour transmettre des informations à la Commission Charbonneau, il faut donc utiliser la poste ou le téléphone, jusqu'à nouvel ordre.