La députée indépendante Lisette Lapointe n'a pas même annoncé ses intentions qu'on se dispute déjà sa succession au Parti québécois (PQ). L'investiture péquiste dans Crémazie risque de mener à une chaude bataille.

Vice-président du comité de direction péquiste de la circonscription, Nino Colavecchio a l'intention de devenir le candidat du parti aux prochaines élections, quitte à livrer bataille à Diane De Courcy, présidente de la Commission scolaire de Montréal. M. Colaveccio a déjà convoité l'investiture de Terrebonne à l'époque d'André Boisclair, mais n'a pas osé un affrontement avec Mathieu Traversy, qui a plus tard permis au PQ de conserver la circonscription.

«Cela fait longtemps que l'exécutif est informé que, si Mme Lapointe ne se présente pas, je suis intéressé par l'investiture», a expliqué M. Colavecchio hier à La Presse. Il n'est pas tendre avec sa possible rivale, Diane De Courcy, qui vient de reprendre sa carte du PQ après sept ans d'absence. «Elle est revenue il y a trois jours, après un sondage très favorable au parti, rappelle-t-il. Pendant des mois, l'exécutif de Crémazie a traversé la tempête, gardé le cap, et milité solide», insiste M. Colavecchio.

Opposants à Pauline Marois

Pendant plusieurs semaines, après la démission des députés péquistes en juin, la circonscription de Crémazie a rassemblé bien des opposants à Mme Marois. Le président de l'association est Hadrien Parizeau, petit-fils de Jacques Parizeau. Après la démission de Mme Lapointe, femme de l'ancien premier ministre, le comité de direction de Crémazie avait rué dans les brancards. Mme Marois et M. Parizeau avaient haussé le ton dans des conférences téléphoniques avec des présidents de circonscription.

Avant de demander sa carte de nouveau, Mme De Courcy a pris contact avec plusieurs péquistes influents de la circonscription. Elle a la bénédiction de la chef, a-t-on expliqué à Québec. Elle avait déjà failli faire le saut avec André Boisclair en 2007.

Libéral notoire jusqu'à 2007, Nino Colaveccio s'est joint au PQ à l'époque d'André Boisclair. Il est un des ténors de la communauté italienne, leader du Congrès national des Italo-Canadiens. Il est aussi une vieille connaissance d'Alfonso Gagliano, «vedette» du scandale des commandites. «Je le connais depuis longtemps, mais on n'est pas des amis, je ne suis jamais allé manger chez lui», explique le relationniste qui a fait un contrat de «gestion de crise» à l'époque où le ministre Gagliano était «sous pression». Il s'est tourné vers le PQ «par conviction, mais surtout pas par opportunisme». «Cela m'a coûté bien des amis dans la communauté italienne et bien de la business», dit-il.