Quatre mois après sa reconnaissance par le Directeur général des élections du Québec, le parti Option nationale a finalement tenu son congrès de fondation, samedi, à Bécancour, dans le Centre-du-Québec.

Le rassemblement -qui s'est déroulé «au-delà des espérances», selon le chef du parti et député de Nicolet-Yamaska, Jean-Martin Aussant- a dû refuser des participants faute de places. Les anciens péquistes Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Camil Bouchard ont néanmoins pu entrer sans difficulté.

Les intentions de M. Curzi et Mme Lapointe demeurent à préciser. Ils étaient sur place en éclaireurs et se sont fondus aux autres militants pour étudier le projet de plateforme du parti et assister à l'élection des membres du premier bureau national.

Jusqu'ici environ 1400 personnes ont adhéré à Option nationale et plusieurs candidats potentiels ont déjà manifesté l'intention de se présenter aux prochaines élections générales, pour lesquelles les dés ne sont pas encore jetés.

Option nationale a validé ses positions sur la nationalisation des ressources naturelles et la gratuité scolaire. Le parti souhaite également renouveler les institutions démocratiques, en incluant des éléments de scrutin proportionnel et des élections à dates fixes.

Ces textes ne semblent pas distinguer pas la nouvelle formation du Parti québécois, mais Jean-Martin Aussant assure que son parti a bel et bien sa propre saveur. Il assure que le premier article de la plate-forme propose le rapatriement, par mandat électoral, de certains pouvoirs et ferait en sorte de doter le Québec de sa propre constitution.

«C'est une contradiction, au PQ, de dire que la souveraineté est urgence et nécessaire, mais de chercher à la faire au moment opportun. Si c'est urgent et nécessaire, le moment opportun c'est maintenant», tranche-t-il.

Si Jean-Martin Aussant se dit en parfaite cassure avec le Parti québécois et qu'il n'a pas l'intention de retourner dans son giron, sa formation a toutefois une porte de sortie. Option nationale se garde une marge de manoeuvre, celle de pouvoir fusionner avec un autre parti.

«Une clause précise que si un autre parti en venait à avoir un message suffisamment similaire au nôtre, on voudrait collaborer, voire fusionner. Pour un même message, il faut un seul parti, mais pour ce faire, il faut mettre la cause en premier», a affirmé M. Aussant.

En adoptant son projet de plate-forme, Option nationale vient de franchir un nouveau pas afin d'être fin prête pour une prochaine campagne, qui pourrait être déclenchée à tout moment.

«M. Charest est le seul à connaître la date de déclenchement, mais, si le temps nous le permet, nous aurons des candidats pour chacune des circonscriptions du Québec», assure le chef du parti.

Dans ce contexte, Jean-Martin Aussant verrait d'un très bon oeil l'arrivée dans ses rangs de Pierre Curzi et Lisette Lapointe.

«Évidemment la porte est ouverte et nous sommes très accueillants. Leur décision n'est pas prise, ils ont plusieurs options devant eux, mais nous serions heureux de travailler avec eux», a-t-il soutenu.

Quant à la Coalition Avenir Québec de François Legault, Jean-Martin Aussant n'y voit pas un adversaire plus redoutable que les autres. Il ne manque pas, néanmoins, de souligner que le chef caquiste représente son antithèse, en proposant de mettre carrément la souveraineté sur la voie de service. M. Aussant a suggéré l'allégorie suivante pour illustrer la différente entre sa position et celle de François Legaut. «Actuellement, nous marchons en boitant avec un caillou dans notre soulier. François Legault nous propose de bien marcher avec le caillou en réfléchissant à l'idée de l'enlever. Nous, à Option Nationale, nous proposons de l'enlever et de marcher droit par la suite», a affirmé le député Aussant.

L'ancien péquiste explique qu'un vote pour sa formation serait un vote «clair» pour déclencher le processus de faire du Québec un pays. Option nationale veut ainsi se démarquer du Parti québécois qui, selon M. Aussant, propose la souveraineté comme un «peut-être».