Le Parti québécois se range du côté syndical et demande à la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, de suspendre l'application du programme d'apprentissage intensif de l'anglais en 6e année.

L'opposition officielle a joint sa voix jeudi à celles de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE).

Inquiètes des conséquences de ce programme «mur à mur» sur les élèves en difficulté d'apprentissage, les deux principaux syndicats d'enseignants ont quitté la table de travail sur l'implantation du projet.

Le porte-parole péquiste en matière d'éducation, Sylvain Gaudreault, reproche à la ministre Beauchamp de «ne pas avoir toutes les réponses sur les impacts de l'anglais intensif sur la réussite des élèves».

À cause du manque de préparation et de consultation, le gouvernement Charest est en voie d'hypothéquer la mise en place du programme, a accusé le député de Jonquière.

Selon M. Gaudreault, la ministre doit «suspendre l'application universelle du programme», le temps d'obtenir «une image réaliste et complète» des impacts de l'apprentissage intensif de l'anglais sur les élèves, surtout ceux vivant des difficultés.

Le premier ministre Jean Charest a annoncé l'implantation du programme dans son discours inaugural, en février 2010.

La mesure prévoit le déploiement dans tout le Québec, d'ici cinq ans, d'un enseignement intensif de l'anglais durant la seconde moitié de la 6e année du primaire.

Au total, 400 heures de classe seront consacrées à l'anglais, comprimant l'enseignement en français d'autres matières à la première moitié de l'année scolaire.