Le premier ministre Jean Charest a laissé entendre, dimanche, que l'entraîneur d'une nouvelle équipe de la Ligue nationale de hockey à Québec devrait obligatoirement pouvoir parler français.

Lors d'une étape d'une mission du Plan Nord, M. Charest a fait cette déclaration, dans la foulée d'une controverse suscitée par la nomination, en décembre, d'un entraîneur-chef unilingue anglophone derrière le banc du Canadien de Montréal.

Des manifestants ont d'ailleurs exprimé leur mécontentement samedi, devant le Centre Bell, avant le match opposant le Canadien au Lightning de Tampa Bay.

Le gouvernement du Québec a promis de défrayer la moitié des coûts d'un nouvel amphithéâtre, estimés à 400 millions $, qui doit être construit à Québec, dans l'espoir d'attirer une équipe qui remplacerait les Nordiques, déménagés au Colorado en 1995.

La Ville de Québec a conclu une entente de gestion avec le conglomérat Quebecor, qui souhaite obtenir une franchise de la LNH.

Lors d'un point de presse à la centrale Robert-Bourassa, M. Charest a affirmé qu'il serait minimal que l'entraîneur d'une future équipe à Québec parle le français.

«Au minimum», a-t-il laissé tomber.

M. Charest a ensuite provoqué les rires du maire de Québec Régis Labeaume, en se tournant vers lui, à ses côtés dans le cadre de cette mission de gens d'affaires de sa région.

«Si toutefois on est incapable de trouver un entraîneur francophone pour les Nordiques de Québec, j'ai une idée de qui pourrait faire la job», a-t-il dit en pointant vers le maire.

Tournant ainsi la question à la blague, le premier ministre a cependant indiqué que l'entente de gestion devrait prévoir de telles dispositions, ce qui n'est pas le cas actuellement.

«Moi je pense que oui», a-t-il dit.

M. Labeaume a affirmé qu'il ne fallait avoir aucun souci sur la capacité de parler français d'un éventuel entraîneur.

«Je n'ai aucune inquiétude, je regarde ceux qui sont avec nous et il n'y a aucune inquiétude; ça va parler français», a-t-il dit.

Avant les Fêtes, la nomination de l'unilingue anglophone Randy Cunneyworth à la barre du Canadien avait été dénoncée par la classe politique québécoise.

La ministre la Culture Christine St-Pierre a notamment affirmé que par «respect pour les partisans», la direction du Canadien doit s'assurer que son entraîneur-chef soit capable de s'exprimer en français.