Un chauffeur de taxi de Québec en arrêt de travail veut relancer la droite et prendre le relais de l'Action démocratique.

Ancien président de l'association adéquiste de la circonscription de Jean-Talon à Québec, Éric Barnabé entend présenter au début de la semaine prochaine la liste des 100 signatures requises pour créer un parti politique.

Le nom de la nouvelle formation, Équipe autonomiste, a été réservé auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) le 22 décembre dernier.

Âgé de 50 ans, M. Barnabé s'oppose farouchement à l'entente de fusion conclue en décembre entre l'ADQ et la Coalition avenir Québec de François Legault. Cette entente, selon lui, réserve un enterrement de première aux «valeurs adéquistes».

À cet égard, le président d'Équipe autonomiste se demande bien ce que le chef Gérard Deltell, «un gars foncièrement de droite, un conservateur de carrière», va faire dans un nouveau parti qui se réclame de la «gauche efficace».

Peu importe le résultat du vote sur la fusion - les résultats seront dévoilés le 22 janvier - l'Action démocratique a vécu et le temps est venu d'offrir une alternative, croit M. Barnabé.

«Si le vote passe, on n'a plus de parti. Si le vote ne passe pas, on se ramasse avec une coquille vide qui risque de ne pas être viable avec 700 000 $ de dettes. On est proches d'une élection et on n'a pas le temps de reconstruire l'ADQ une troisième ou une quatrième fois», a-t-il dit.

M. Barnabé affirme avoir recueilli jusqu'ici «75 à 80 signatures» pour la création du nouveau parti. Ses appuis proviennent principalement de militants adéquistes déçus résidant dans la région de Québec, dans Chaudière-Appalaches et au Saguenay.

«Les gens qui ne veulent pas de la fusion avec la CAQ n'ont pas de place, ils préfèrent venir avec nous plutôt que de se ramasser le bec à l'eau. Ça grossit à l'interne. Les gens abandonnent l'ADQ, ils sont passés à autre chose et on va les ramener sous un autre nom avec des idées claires», a-t-il déclaré.

L'Équipe autonomiste reprendra le flambeau des valeurs de l'ADQ que les dirigeants actuels ont «mis de côté pour sortir Jean Charest du pouvoir», a-t-il fait valoir.

Au chapitre des valeurs dites adéquistes, M. Barnabé cite l'apport du secteur privé dans le réseau public de santé, l'amincissement de l'État et la responsabilité individuelle.

«Les idées de l'ADQ sont encore là. On va défendre les valeurs de la droite. Sans aller jusqu'à l'extrême droite, on veut que les payeurs de taxes en aient pour leur argent», a-t-il soulevé.

Comme président d'Équipe autonomiste, M. Barnabé jongle déjà avec des thèmes de campagne électorale. Il prévoit des élections générales au printemps.

Son parti annoncera d'ailleurs d'ici quelques semaines une proposition «qui va prendre de court» les autres partis en matière d'accès aux services de garde.

«On travaille sur quelque chose et je pense que nous avons une solution pour régler le problème des garderies pour de bon. Il y a une évidence que personne n'a encore remarquée et qui va faire paraître les autres niaiseux», a-t-il dit, sans préciser davantage.

M. Barnabé doute fortement de la capacité de survie de l'ADQ si les opposants au mariage avec la CAQ l'emportent le 22 janvier. Il se dit toutefois ouvert à l'idée d'une fusion entre ce qui restera de l'Action démocratique et Équipe autonomiste.

«On ne pourra pas être deux avec les mêmes valeurs, on a la même vision. Ce sera plus facile de fusionner l'ADQ 2.0 avec l'Équipe autonomiste que l'ADQ avec la CAQ», a-t-il avancé.