Québec solidaire propose d'éliminer des programmes sociaux associés à une administration complexe et d'instaurer à la place un revenu minimum garanti pour chaque citoyen de plus de 18 ans afin d'assurer une plus grande équité sociale dans la province.

L'idée n'est nouvelle dans les rangs du parti de gauche, qui prône, depuis sa fondation, un seuil de revenu garanti afin d'assurer à chacun une qualité de vie décente.

Les militants de Québec solidaire sont réunis en congrès au cours du week-end.

La porte-parole du parti, Françoise David, estime que cette mesure ne serait pas si coûteuse pour l'État et aurait le net avantage d'éviter que des personnes ou des familles ne se retrouvent en situation d'extrême pauvreté.

Pour Québec solidaire, la principale qualité d'un tel revenu serait de remplacer une panoplie de programmes, ce qui viendrait du même coup réduire le poids de l'administration publique dans le budget de l'État.

Françoise David précise que cet argent serait versé en fonction des revenus de chacun. Un individu qui gagne déjà suffisamment pour ne pas être en situation de pauvreté n'obtiendrait pas d'allocation de l'État. Un travailleur à faible revenu recevrait une partie de l'aide disponible et ceux totalement dépourvus de revenu recevraient le plein montant.

Les militants de Québec solidaire jugent que cette façon de faire viendrait assurer à chacun, sans discrimination et sans critères complexes d'admissibilité, un niveau de vie acceptable.

«Il faut bien comprendre, pour ceux dont le revenu est suffisant il n'y a pas de mesure particulière. Cette mesure est universelle et modulée en fonction des revenus», dit Françoise David, qui plaide pour une simplification de l'administration publique.

Ce seuil et le montant à garantir à chaque citoyen du Québec n'ont pas été précisés à cette étape-ci.

Le corollaire de cette mesure est de faire en sorte de dégager des fonds pour assurer le maintien des services publics et freiner, par le fait même, la progression du privé.

Même avec un seuil de revenu garanti, la plus importante partie de la population n'a pas les moyens de s'offrir le privé, renchérit Françoise David, qui qualifie sa formation comme le défenseur acharné des services publics, financés par l'État.

«Pour y arriver, il faut des mesures fiscales pour exiger que les entreprises paient plus de taxes et d'impôts et partagent davantage leurs richesses. Nous voulons imposer des redevances sur l'eau et des redevances plus importantes aux minières. L'idée est d'aller chercher l'argent où il se trouve pour financer des services publics», insiste-t-elle.

Au cours des deux derniers exercices budgétaires, Québec solidaire estime avoir tenté de mettre de convaincre le gouvernement d'adopter des mesures qui auraient eu des impacts à très court terme sur les coffres de l'État.

Françoise David cite notamment le renoncement du gain en capital pour les entreprises et l'augmentation des impôts des contribuables les plus riches.