Le Parti québécois a déposé un projet de loi pour assujettir les filiales des organismes gouvernementaux à la loi 101. Il vise ainsi Ivanhoé Cambridge, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

La Presse a révélé récemment que cette filiale immobilière comptait deux hauts dirigeants unilingues anglophones; son président et son vice-président, qui est responsable de l'embauche.

Selon l'article 20 de la loi 101, il faut maîtriser le français pour être engagé dans une administration publique. Yves-François Blanchet, porte-parole du PQ en matière de langue, veut préciser dans cet article que la loi s'applique aussi aux filiales.

La ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, s'est montrée très peu ouverte à cette idée. Il y a deux semaines, elle a simplement indiqué que la loi 101 s'appliquait «à toutes les entreprises au Québec» et que l'Office québécois de la langue française pouvait «agir comme médiateur».

«Nous n'intervenons pas, donc nous ne réglons rien. Nous imposons au gouvernement la nécessité cette fois-ci de faire un choix, de prendre une décision, d'appeler une loi, de l'étudier, de la voter. La prétention d'avoir des ressources, quand on ne les applique pas, ça ne sert à rien», a déploré M. Blanchet. Le projet de loi 591 de M. Blanchet exigerait aussi que la ministre responsable de la Charte de la langue française dépose un rapport sur son application tous les quatre ans.