Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, demande à Jean Charest de se montrer plus ferme envers Ottawa dans son opposition au projet de loi C-10, qui durcit notamment les peines contre les jeunes contrevenants, et dans ses demandes de récupérer les données du registre des armes d'épaule.

«Il va falloir qu'on ait un gouvernement qui soit un peu plus actif, un peu plus choqué dans ses décisions avec le gouvernement fédéral», a déclaré M. Legault lundi, lors de l'inauguration des locaux du nouveau parti à Montréal.

Selon lui, Jean Charest doit réagir plus vigoureusement aux fins de non-recevoir offertes à ses ministres de la Justice, Jean-Marc Fournier, et de la Sécurité publique, Robert Dutil, qui ont vainement fait leurs représentations à Ottawa ces dernières semaines.

«On a une chance d'avoir un consensus à l'Assemblée nationale. Il faudrait que M. Charest l'utilise mieux et fasse mieux valoir ses points de vue et non seulement doit-il continuer à envoyer ses ministres à Ottawa, mais il doit y aller lui-même», a déclaré François Legault.

M. Legault invoque - au-delà du consensus à l'Assemblée nationale - l'unanimité au sein de la société québécoise sur les questions de la réhabilitation des jeunes contrevenants et du maintien du registre des armes d'épaule pour reprocher à Jean Charest de faillir à ses responsabilités.

Le chef de la CAQ reconnaît cependant que le Québec n'est pas en position de force sur le plan politique.

«On ne peut pas aller menacer Ottawa de la souveraineté du Québec sans avoir le support d'une majorité de la population et actuellement on n'a pas le support d'une majorité de la population derrière la souveraineté», a-t-il fait valoir.

Le rapport de force est tout aussi inexistant sur le plan économique, selon lui.

«Actuellement le Québec n'est pas dans une situation idéale pour négocier avec le gouvernement fédéral parce qu'on a un revenu par habitant qui est plus bas que celui dans le reste du Canada. Donc il faut que le Québec contribue davantage à la fédération canadienne», a expliqué M. Legault.

Dans ces conditions, «il faut avoir un premier ministre qui soit plus dynamique, plus proactif et ce n'est pas ça qu'on voit actuellement», a dit M. Legault.