Il devrait bientôt y avoir plus de radars photo sur les routes du Québec. Un nouveau rapport de l'Assemblée nationale conclut que le projet pilote de 15 radars photo et systèmes photographiques aux feux rouges a réussi à accomplir son objectif, améliorer la sécurité.

Québec devrait donc accroître le réseau, mais avec un encadrement très serré. «Il faut que ça se fasse en gardant l'objectif sur la sécurité routière», affirme la péquiste Danielle Doyer, présidente de la Commission des transports et de l'environnement (CTE), qui a rédigé le rapport.

Les radars ne devraient donc être installés que dans les zones à risque élevé d'accidents et où la surveillance policière est difficile -par exemple, dans une zone scolaire avec un virage serré qui empêche un policier de se garer.

Le projet-pilote a été lancé en mai 2009. Le rapport de la CTE fait suite au rapport d'évaluation du projet-pilote sur les radars photo et les photographies aux feux rouges, déposé en octobre 2010.

Il en confirme l'efficacité. On note une diminution moyenne de près de 12 km/h dans les zones concernées, et de 68% du nombre de véhicules qui excèdent la limite de vitesse.

Signalisation

La CTE, composée de membres des trois partis politiques reconnus, formule six recommandations unanimes. Elle suggère d'installer les radars photo et les systèmes photographiques seulement dans les zones «accidentogènes». On ne propose pas de nombre minimal ou maximal. Des panneaux devraient aussi prévenir les automobilistes, comme c'est déjà le cas dans le projet-pilote. De plus, les sommes amassées devraient continuer d'être versées dans le Fonds de la sécurité routière. À lui seul, le projet-pilote a déjà permis de recueillir 20 millions.

«Il ne faut pas que ça devienne une machine à cash pour le gouvernement», prévient Mme Doyer.

Autre mesure de contrôle: la CET recommande que le ministère des Transports (MTQ) soit responsable et qu'il justifie l'emplacement des radars photo sur son site, statistiques à l'appui.

Le ministre des Transports, Pierre Moreau, s'est montré intéressé par le rapport déposé hier. Il n'avait toutefois pas encore eu le temps de l'étudier hier après-midi. Il promet d'y répondre dans «un échéancier très court». Il croit aussi que l'argent récolté doit être réinvesti dans la sécurité routière. «On ne veut pas faire de ces appareils-là des machines à sous», a-t-il assuré.

CAA-Québec est d'accord avec la CET. «On ne veut pas que le MTQ en installe partout, et je pense que le rapport propose de bonnes balises pour éviter cela», dit sa directrice des communications, Claire Roy. Tout comme la CET, elle prévient que le MTQ ne doit pas non plus laisser les municipalités installer des radars photo pour renflouer leurs coffres.