Le premier ministre Jean Charest affirme que François Legault n'a plus le choix: deux jours avant le dévoilement de son plan d'action, s'il veut vraiment aspirer à devenir premier ministre, il doit choisir entre le fédéralisme ou la souveraineté.

«On ne peut pas vouloir être premier ministre du Québec et ne pas être, ou fédéraliste, ou souverainiste. On ne peut pas être les deux, on ne peut pas être assis entre deux chaises et être premier ministre du Québec, alors que les enjeux viennent vite à tous les jours», a expliqué M. Charest au cours d'une assemblée partisane dans le comté de Laurier-Dorion, à Montréal.

M. Charest participait à l'assemblée d'investiture du député Gerry Sklavounos, qui sera à nouveau candidat libéral dans ce comté aux prochaines élections. Le premier ministre affirme que la tenue de cette assemblée ne doit pas mener à des conclusions hâtives.

«Il ne faut pas en faire une lecture qu'il y a une élection imminente. Nous avons plus de deux ans devant nous», a-t-il dit.

Dans cette circonscription multiethnique où se côtoient plus de 70 communautés culturelles, M. Charest a présenté le Parti libéral comme le parti de l'ouverture sur le monde.

«Contrairement à Mme Marois qui refuse cette ouverture et préfère le repli. Contrairement à M. Legault, le souverainiste, qui dit qu'il veut un moratoire de 10 ans. Pourquoi? Pour préparer un référendum?», a-t-il lancé devant près de 400 partisans.

M. Charest se dit très intrigué de voir le contenu du plan d'action de la Coalition pour l'avenir du Québec de François Legault.

«On constate qu'il se décrit comme étant un souverainiste, il est un homme de gauche, un politicien de gauche, il se décrit lui-même comme étant un politicien de gauche souverainiste. Ça sera intéressant de voir le contenu», a-t-il déclaré avec un sourire.

«Ce qui va changer lundi, c'est qu'il ne pourra plus se cacher. Il va devoir réagir aux enjeux», a souligné M. Charest.

Le premier ministre a souligné que selon lui, l'enjeu principal de la prochaine élection générale sera l'économie.

À l'extérieur, une vingtaine de manifestants étudiants protestaient bruyamment contre la hausse des frais de scolarité. Leurs représentants ont distribué ironiquement des enveloppes brunes aux militants libéraux lorsque ceux-ci ont quitté l'assemblée. «Non à la corruption, oui à l'éducation», ont-ils scandé.