Rapatrier les taxes, impôts et traités au Québec avant d'écrire une constitution et d'organiser un référendum: tel serait le premier chantier de Jean-Martin Aussant si son parti, Option nationale, était porté au pouvoir.

«On demande d'abord un mandat électoral, et ensuite la Constitution sera écrite et entérinée par un référendum», a expliqué le député de Nicolet-Yamaska lors du dévoilement, hier matin à Montréal, de la plateforme et du logo de son jeune parti.

La souveraineté est le point de départ de la solution aux problèmes des Québécois, croit-il. «Ce n'est pas une fin en soi.»

La plateforme d'Option nationale, qui ne compte pas moins de 64 objectifs, ratisse plutôt large sur les fronts économique et culturel. Aussant propose de créer la Banque du Québec et de nationaliser les ressources naturelles du Québec.

«Ce n'est pas une mesure communiste: prenez l'exemple d'Hydro-Québec», dit-il.

Les transports ne sont pas en reste puisqu'on propose notamment la construction d'un monorail entre les grands pôles urbains du Québec. Un projet ambitieux, et sans précédent, selon le chef.

La santé est un autre front d'action d'Option nationale. Jean-Martin Aussant promet qu'il réaffirmera le caractère public et universel du système de santé québécois. «Le privé en santé est un non-sens total», juge-t-il.

Sous son gouvernement, le mandat des infirmiers et des pharmaciens serait élargi, et l'informatisation du réseau de la santé accélérée. Les Québécois pourraient ainsi tous avoir accès à un médecin de famille.

L'éducation sera aussi l'une des priorités du parti. «Il faut investir à long terme dans nos ressources et nos cerveaux sont une ressource renouvelable», affirme-t-il.

Grosse année en vue

Au coeur de la plateforme, la gratuité scolaire de l'université. Et aussi des séances d'éducation physique quotidiennes qui feraient des Québécois «un des peuples les plus en santé du monde». Les commissions scolaires ne seraient pas abolies, mais restructurées et regroupées avec d'autres organismes sur une base régionale.

Le programme est vaste, donc, mais Jean-Martin Aussant se montre optimiste quant aux chances de voir son parti, peu prisé par les électeurs dans les sondages, faire une percée électorale. L'année 2012 sera chargée pour le jeune parti; le député promet d'organiser une tournée du Québec ainsi qu'un congrès fondateur. «Ensuite, c'est prendre le pouvoir et faire la souveraineté, c'est aussi simple que ça», dit-il.

La popularité de François Legault et de son nouveau parti, la Coalition pour l'avenir du Québec, ne l'effraie pas. «Il y a une couverture excessive de M. Legault. Quoi qu'il fasse, une caméra l'attend. Mais il n'y a pas que le fédéralisme qui soit nouveau au Québec», dit-il.

Jean-Martin Aussant ne croit pas que son parti participera à la dispersion du vote souverainiste: «On a des options pour le Non, une option pour le peut-être, il faut une option pour le Oui», affirme-t-il.