Sans les données du fédéral, Québec ne pourra pas créer son propre registre des armes à feu. «Si on n'a pas les données, le coût serait prohibitif», a affirmé le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil.

Comme il l'avait promis, le gouvernement Harper a déposé un projet de loi pour abolir le registre canadien. Mais il veut en plus détruire les données pour empêcher les autres provinces de les utiliser. Les conservateurs n'en avaient pas fait mention dans la dernière campagne électorale.

«Si on avait les données et le logiciel (du registre), on sait que le coût annuel sera de quelques millions de dollars, donc relativement peu élevé. Si on n'a pas les données ou le logiciel? Je n'ose pas vous donner le montant. Quand ils ont créé le registre, ilsparlaient de quelques millions de dollars, et ç'a coûté une fortune. On a parlé même de milliards de dollars», a expliqué M. Dutil. Le registre a effectivement coûté près de deux milliards $.

Le ministre essaie de sauver les données que Québec possède. «On a accès aux données en lecture pour (le registre) du fédéral, mais ce ne sont pas nos données.»

Il demande à tous les organismes favorables au registre, dont les associations de policiers, de «s'assurer que ces données ne soient pas détruites». Québec dit ne pas préparer de demande d'injonction.

L'Assemblée nationale s'est déjà prononcé à l'unanimité en faveur du maintien du registre. «Il y a de l'argent du Québec là-dedans», ajoute le ministre des Affaires intergouvernementales, Yvon Vallières. Il rappelle que les impôts québécois ont financé en partie le registre fédéral.