Jean Charest n'a pas l'intention de quitter la politique de sitôt. «Mon travail n'est pas fini», a-t-il prévenu dimanche dans son discours de clôture au congrès qui réunissait 2,500 militants libéraux en fin de semaine.

«Je veux construire le nord du Québec avec les Québécois, je veux que nous devenions une société de référence pour le développement durable, l'endroit dans le monde pour les sciences de la vie...» a-t-il lancé donnant une longue liste des réalisations que le Québec pouvait envisager dans les prochaines années. Maintes fois il a décrit ce que pourrait devenir le Québec «dans 10 ans». «Notre travail n'est pas fini, mon travail n'est pas fini non plus», a-t-il tonné, applaudi par ses militants. D'entrée de jeu, dès le début de son allocution, il avait annoncé ses couleurs: «Je ne pense pas avoir entendu les mots "lâche pas" aussi souvent dans ma vie que dans les deux derniers jours», a-t-il soutenu.

La défaveur du PLQ dans les sondages, et la baisse de popularité personnelle de Jean Charest alimentent depuis des mois les spéculations sur sa volonté de solliciter un quatrième mandat. Samedi soir, Robert Dobie, membre de longue date de l'exécutif du PLQ, a abordé la question ouvertement en recevant un prix hommage et s'est dit convaincu que le chef libéral avait «toujours le feu dans les tripes».

En point de presse, M. Charest a expliqué le ton quasi électoral de son discours. La dernière élection remonte au 8 décembre 2008, il y aura trois ans dans quelques semaines, «franchement je n'ai pas idée du moment de la prochaine élection», a-t-il insisté rappelant qu'il «nous reste deux ans» - la limite légale d'un mandat est de cinq ans, bien que les élections aient généralement lieu aux quatre ans.

Élu trois fois premier ministre, M. Charest est au pouvoir depuis le 14 avril 2003. Depuis les années 1950, aucun premier ministre québécois n'a sollicité de quatrième mandat.