Des états généraux sur la souveraineté sont finalement en bonne voie d'être tenus l'an prochain.

Les membres du Conseil de la souveraineté du Québec (CSQ) - dont le Parti québécois, Québec solidaire et le Bloc - se sont entendus sur la forme et le mandat de ces états généraux. Le président de l'organisme, Gérald Larose, a toutefois refusé d'entrer dans les détails au cours d'un entretien avec La Presse.

Cette semaine, il a présenté la proposition à des représentants de groupes souverainistes, dont Gilbert Paquette, de Cap sur l'indépendance, et Jocelyn Desjardins, du Nouveau Mouvement pour le Québec. L'accueil a été favorable, a-t-il dit. «Globalement, la proposition tient la route. À la marge, il y a des éléments qu'on ajustera.»

D'après nos informations, les rencontres, qui se dérouleraient dans les différentes régions du Québec, pourraient souvent porter sur des thèmes précis, comme la culture, l'éducation et les ressources naturelles. On veut faire la pédagogie de la souveraineté en débattant de son utilité dans chacun de ces secteurs. On parlerait donc peut-être davantage du «pourquoi» que du «comment».

Selon Gilbert Paquette, «il y a des choses intéressantes à première vue» dans la proposition, «mais il y a des éléments à examiner». Il n'a pas voulu aller plus loin. Avant de prendre position, il souhaite rencontrer les représentants des 22 associations souverainistes qui forment Cap sur l'indépendance. De son côté, Jocelyn Desjardins a refusé de faire des commentaires.

Gérald Larose n'a pas voulu garantir que les états généraux auront bel et bien lieu. Mais il est optimiste: il prévoit déjà que la proposition sera rendue publique «vers la fin de la semaine prochaine».

À la mi-septembre, Gérald Larose tenait un tout autre discours. L'ancien chef syndical a affirmé qu'il n'y avait qu'une chance sur deux que les états généraux se concrétisent en raison des différentes conditions posées par des groupes. Le CSQ est parvenu à aplanir des différends. «C'était un grand défi, mais on pense qu'on a attaché une proposition qui nous remplit d'espoir. Les choses vont bien», a affirmé M. Larose.

En août, Pauline Marois a donné son feu vert à la tenue d'états généraux sur la souveraineté et a mandaté M. Larose de les organiser. Elle répondait à la demande de militants «pressés», une expression qu'elle utilise pour qualifier ceux qui souhaitent une stratégie souverainiste plus offensive. Or, la chef péquiste a fait savoir que même s'il y a des états généraux, elle ne modifiera pas sa stratégie référendaire, la «gouvernance souverainiste», que décrient Cap sur l'indépendance et le Nouveau Mouvement pour le Québec. Cette sortie a provoqué la colère de Gilbert Paquette, selon qui les états généraux étaient «inutiles». Il tempère aujourd'hui: «Il y aurait avantage à ce que le Parti québécois convainque les autres mouvements que sa gouvernance souverainiste est une chose qui va nous amener à la souveraineté. Et que, inversement, nous puissions le rencontrer si nous avons des propositions à lui faire. Est-ce que ça doit se faire dans un débat public large comme les états généraux? C'est une question qui reste à examiner.»