Le premier ministre Jean Charest a conclu sa visite de trois jours dans la capitale française, jeudi, en dévoilant une plaque commémorant l'ouverture, il y a 50 ans, de la première représentation québécoise à Paris.

La «Maison du Québec», qui allait devenir en 1964 la Délégation générale du Québec, était située rue de Barbet de Jouy, dans le 7e arrondissement. L'immeuble, très élégant avec ses immenses fenêtres en arcades, abrite aujourd'hui des locaux du Conseil régional de l'Île-de-France, dont le siège occupe la même rue.

Le président de la région, le socialiste Jean-Paul Huchon, a pris part au dévoilement, en compagnie de M. Charest et d'une invitée rayonnante et souriante, Mme Dominique Lortier-Lucier, la veuve du premier délégué général, Charles Lucier.

L'inauguration de cette Maison du Québec, il y a un demi-siècle, s'était déroulée en présence du premier ministre Jean Lesage et du ministre de la Culture du général de Gaulle, André Malraux. Pour Jean Charest, il s'agit donc d'un «lieu de mémoire exceptionnel».

«Ces lieux ont été témoins des premiers pas de la relation entre le Québec et la France et des premiers pas de la diplomatie québécoise, a-t-il rappelé. Cette Maison du Québec constitue en quelque sorte le berceau de l'action internationale du Québec.»

Le séjour à Paris du premier ministre québécois avait pour objet premier de célébrer (sans fastes excessifs) le 50e anniversaire de la Délégation. La visite s'est donc terminée comme elle avait commencé: par le dévoilement d'une plaque. Mardi matin, M. Charest en avait en effet dévoilé une autre sur la Place du Québec, dont la sculpture-fontaine «L'embâcle», réalisée par Charles Daudelin, a été entièrement restaurée.

Sur le plan politique, la visite a observé la même constance. Elle s'était ouverte sur des questions de la presse portant sur une éventuelle enquête publique sur l'industrie de la construction. Le sujet a été abordé à chacun des points de presse accordés par M. Charest, jusqu'au dernier, sans que le dossier ne connaisse de développement majeur...

Les affaires de corruption n'ont pas réussi à éclipser l'autre objet de la visite, le Plan Nord, dont le premier ministre a fait la promotion auprès des milieux d'affaires. M. Charest a aussi signé avec son homologue François Fillon une déclaration commune censée jeter les bases de la coopération franco-québécoise autour du développement du Grand Nord québécois. Trois groupes de travail seront créés pour faire avancer la réflexion sur un projet qui «soulève l'enthousiasme des entreprises françaises», a assuré le ministre français de l'Industrie, Eric Besson. Répondant à l'appel du premier ministre Charest, la France affiche maintenant l'ambition de devenir le premier investisseur européen dans le Plan Nord.

M. Charest poursuit maintenant sa route en Espagne, plus précisément à Barcelone et à Madrid.