L'ancien chef du PQ, André Boisclair n'était pas un souverainiste convaincu selon son prédécesseur Bernard Landry. Quelques mémos de l'ex-consul général des États unis à Québec, Abigail Friedman, ont été publiés sur Wikileaks, et fournissent des détails intéressants sur la perception qu'avaient les Américains des frictions internes au Parti québécois.

Reçu par la consule peu après l'accession de M. Boisclair à la tête du PQ, en novembre 2005, M. Landry a laissé entendre que «l'engagement de Boisclair envers la souveraineté n'était pas profond, mais essentiellement une condition que Boisclair était forcé d'accepter afin de diriger le parti».

Pour M. Landry la première tâche d'André Boisclair était de rétablir l'unité d'un parti divisé après une course déchirante à la direction. Déjà, il prévoyait que M. Boisclair peinerait à convaincre l'ensemble des Québécois. Pour améliorer son image, «Boisclair aura besoin de rester proche de Gilles Duceppe, le populaire chef du Bloc québécois», avait dit Landry selon la note de la consule.

Celle-ci relève aussi que durant la course à la direction péquiste M. Boisclair avait choisi Dominique de Villepin, à cause de la prise de position «courageuse» du premier ministre français contre l'intervention américaine en Irak devant les Nations Unies.

Dans un autre entretien avec Mme Friedman en 2004, M. Landry, alors chef de l'Opposition, reconnaissait que le PQ était en difficulté après la défaite électorale de 2003. La diplomate prédisait déjà à cette époque qu'il était difficile de dire si M. Landry réussirait à rester à la barre du PQ. M. Landry demandait un renouvellement de son leadership au congrès de juin 2005 et «d'ici là, il sera concentré à contrecarrer les tentatives de le déloger», résumait Mme Friedman.