Les appels lancés aux fondateurs de la Coalition pour l'avenir du Québec pour qu'ils s'enregistrent comme parti politique se multiplient. Après les libéraux, plus tôt cette semaine, la chef du Parti québécois Pauline Marois et la porte-parole de Québec Solidaire Françoise David ont invité François Legault et Charles Sirois à jouer franc jeu.

«Il me semble que par souci d'éthique, il devrait agir concrètement pour former son parti, puisqu'il agit comme s'il était un parti et qu'il dit qu'il n'en est pas un», a déclaré Pauline Marois, samedi, en marge d'une rencontre à huis clos avec les présidents d'association de comtés du Parti québécois. Les idées de la CAQ ont d'ailleurs fait l'objet de discussions lors de cette réunion. «On a discuté des idées de M. Legault et on trouve qu'elles sont pas mal minces, a dit Pauline Marois à l'issue de la rencontre. On aura l'occasion de le démontrer dans les semaines qui viennent.»

Questionnée sur la question samedi, Françoise David a elle aussi invité François Legault à «faire comme tout le monde» et à enregistrer comme parti politique sa coalition qu'il affirme n'être qu'un organisme à but non lucratif. «Légalement, M. Legault n'enfreint rien du tout, a remarqué Mme David. M. Legault respecte la loi. Éthiquement, philosophiquement, ça va être rare, mais je vais donner raison à M. (Jean) Charest. Je crois que M. Legault devrait fonder son parti politique et se battre avec les mêmes outils que tous les autres partis politiques pour faire connaître l'ensemble de son programme et pour être soumis aux mêmes règles de financement. Il me semble que ce serait agir de façon plus responsable.»

Lors du caucus du Parti libéral du Québec tenu cette semaine, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, a laissé entendre que la CAQ enfreignait la loi en n'étant pas enregistrée auprès du Directeur des élections du Québec.

Selon Françoise David, il est clair que François Legault compte éventuellement faire de la CAQ un parti politique. «C'est un secret de Polichinelle que M. Legault veut fonder un parti, qu'il cherche des candidats, qu'il y a plein de gens qui travaillent avec lui, et que très probablement, il aura toute une brochette de candidats aux prochaines élections», a-t-elle fait valoir.