Jean Charest refuse de s'engager à tenir bientôt des élections partielles dans Bonaventure, comme le lui demande Pauline Marois. «On n'a pas pris de décision sur la date de la tenue de l'élection», a déclaré vendredi le premier ministre à la clôture de son caucus de pré-session, en Mauricie.

Selon la loi, le gouvernement doit déclencher des partielles d'ici six mois dans cette circonscription de Gaspésie, orpheline depuis la démission de la vice-première ministre, Nathalie Normandeau.

M. Charest n'a pas voulu indiquer s'il en profiterait pour décréter des élections générales avant ce délai. «On n'est pas encore à la troisième année de notre mandat. Il y aura des élections générales au moment où nous croirons que c'est approprié», s'est-il contenté de dire. Il a simplement répété que les Québécois ne se rendraient pas aux urnes en 2011.

Mais M. Charest semble déjà anxieux de combattre François Legault et sa Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ). Il le somme de se constituer dès maintenant en parti politique. «Comme il forme déjà un parti politique, il devrait l'admettre, arrêter les cachoteries et fonctionner avec les mêmes règles que tout le monde. C'est le minimum, d'autant plus qu'il avait promis la transparence», a-t-il déclaré. La veille, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, laissait même entendre que la CAQ violait la loi électorale. Il n'avait pas expliqué quel article aurait été transgressé. La CAQ répète quant à elle qu'elle veut compléter ses consultations régionales cet automne avant de fonder un nouveau parti.

M. Charest s'est résigné vendredi à boxer contre une ombre. Pour un point de presse sur la rentrée parlementaire, il avait apporté deux articles de journaux sur M. Legault, qui ne sera pourtant pas à l'Assemblée nationale cet automne. Il y en avait un en français et un autre en anglais, pour que tous entendent ses salves. «Moi, je propose le Plan Nord. François Legault propose la chicane», a-t-il lancé.

Dans une interview au Droit, le meneur de la CAQ avait prévenu que certaines de ses mesures soulèveraient l'ire de groupes de pression ou de syndicats. Par exemple, il propose de modifier la rémunération des enseignants et des médecins omnipraticiens et de couper des emplois à Hydro-Québec (4000) ainsi que dans les commissions scolaires (2000) et les Agence de santé (1000). Ce «grand virage» se ferait au coût de «sacrifices». Il prévenait que les Québécois devraient tolérer la «chicane» que cela susciterait.