Le citoyen aura rarement été aussi sollicité. La chef péquiste Pauline Marois a décidé d'organiser à son tour des «assemblées citoyennes». C'est une réplique au Nouveau Mouvement pour le Québec, mais aussi à François Legault. Ils veulent eux aussi «écouter les Québécois».

De son côté, Gilles Duceppe, qui a dîné avec Pauline Marois hier, n'exclut pas de prêter main-forte à la chef du PQ.

Par voie de communiqué, Mme Marois a annoncé hier «une série d'assemblées citoyennes qui lui permettront d'écouter les Québécois, de mieux comprendre leurs rêves et leurs craintes».

La première assemblée aura lieu à Trois-Rivières mardi, quelques jours seulement après celle du NMQ, prévue dimanche.

Selon ce groupe souverainiste déçu par la chef péquiste, plus de 200 personnes ont confirmé leur présence à son assemblée qui aura lieu au cégep Saint-Laurent de Montréal. Son manifeste, qui accuse le PQ d'être «usé» et «confus dans ses interventions», comptait près de 400 signataires hier après-midi.

Deux députés péquistes, Bernard Drainville et Pascal Bérubé, ont déjà lancé leurs propres consultations en vue de trouver des façons de «faire de la politique autrement».

De son côté, l'ancien ministre péquiste, François Legault, a annoncé plus tôt cet été une «tournée du Québec», qui se déroulera du 12 septembre au 21 octobre. «Ce sera l'occasion pour Charles Sirois et moi d'aller vous rencontrer, d'écouter ce que vous avez à dire sur nos idées pour les bonifier», explique-t-il dans une vidéo diffusée sur le site web de la Coalition pour l'avenir du Québec.

L'initiative du PQ n'est évidemment pas étrangère à la crise qui secoue le parti. «Les gens disaient: Il faut faire de la politique autrement, il faut mettre le citoyen au centre de la démarche politique, voir ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas. C'est dans cette optique-là qu'on fait les assemblées», a expliqué l'attachée de presse de Mme Marois, Marie Barrette.

Selon le communiqué, «malgré le cynisme ambiant et le mécontentement populaire envers le gouvernement actuel, Pauline Marois croit toujours que tout est possible pour le peuple québécois; qu'il faut remettre le citoyen au coeur de la politique pour lui redonner confiance envers ses institutions». C'est également un thème largement exploité par le NMQ dans son manifeste.

En entrevue au 98,5 FM, Gilles Duceppe a affirmé qu'il n'entendait pas jouer un rôle actif au sein du PQ «actuellement». «On verra. Il faut être prêt pour faire ça. Ce ne sont pas des gestes que l'on pose comme ça, à la première réflexion. Il faut laisser mûrir un petit peu», a expliqué l'ex-chef bloquiste.

«Je veux prendre du temps pour réfléchir à ce qui s'est passé, relativisé tout ça, a-t-il ajouté, faisant allusion à l'échec du Bloc québécois aux élections du 2 mai dernier. Je veux donner du temps au temps.»

Selon lui, le mouvement souverainiste est secoué par des turbulences, «c'est le moins que l'on puisse dire». Il observe que «c'est toujours plus difficile de bâtir l'unité parmi nos troupes que d'affronter l'adversaire».

Le NMQ n'aide pas la cause souverainiste «de la façon dont ça se passe présentement», a-t-il dit. Il est hors de question pour lui de signer le manifeste.

Le repas partagé entre Gilles Duceppe et Pauline Marois hier a alimenté les rumeurs sur un retour rapide aux affaires dans le camp péquiste. «C'était prévu avant les vacances. Depuis que Mme Marois est revenue en politique, ils se voyaient une fois par mois, et ça n'a pas changé», même depuis la défaite de M. Duceppe, a expliqué Marie Barrette, qui n'a donné aucune indication sur le contenu des discussions.