Le ministre des Finances, Raymond Bachand, juge que la chef péquiste Pauline Marois tient des propos irresponsables, en disant que le Québec devrait hausser considérablement le taux de redevances exigées des compagnies minières.

Selon lui, Mme Marois prône une approche indéfendable sur le plan économique, qui risquerait, si elle entrait en vigueur, de mettre en péril des milliers d'emplois.

«On joue avec une industrie où il y a 40 000 personnes qui dépendent de cette industrie-là dans les régions du Québec», a commenté M. Bachand, en point de presse, à son arrivée au caucus des députés libéraux réunis à Sherbrooke, vendredi, en marge du congrès-jeunes du Parti libéral du Québec.

La veille, en entrevue à La Presse Canadienne, la chef de l'opposition officielle avait dit que le Québec devait se réapproprier ses ressources naturelles, notamment en doublant les redevances imposées aux compagnies qui exploitent le sous-sol.

L'an dernier, le gouvernement Charest a revu à la hausse le taux de redevances imposé aux profits des minières, qui passera graduellement de 12 pour cent en 2010 à 16 pour cent en 2012.

Le ministre Bachand en conclut donc que le travail de révision du régime de redevances a déjà été fait et bien fait.

Au Canada, dit-il, «on est passé du dernier de classe, celui qui en demandait le moins, à celui qui est le plus exigeant, à part Terre-Neuve».

En appui à sa proposition, Mme Marois disait s'inspirer du modèle australien, où on applique un taux de 30 pour cent sur les profits excédentaires soient ceux enregistrés en surplus d'une première tranche d'environ huit pour cent de profits après impôt.

Mais l'exemple australien ne tient pas la route, selon M. Bachand.

«Ce n'est pas un bon exemple, l'Australie. Quand vous regardez les mines, il faut regarder les coûts» d'extraction de la ressource, bien plus élevés au Québec, selon lui, qu'en Australie, en raison notamment des distances à parcourir par rapport aux côtes et du fait que les mines québécoises sont souterraines.