Le Parti québécois pourrait présenter en septembre des amendements au controversé projet de loi sur l'amphithéâtre de Québec, qui a provoqué une grave crise dans ses rangs en juin.

La chef péquiste Pauline Marois a déclaré à La Presse Canadienne mercredi que de telles modifications permettraient d'éviter la répétition de pareille situation.

Mardi, le ministre responsable de la région de Québec, Sam Hamad, a dû se rétracter après avoir affirmé qu'une nouvelle mouture du projet de loi 204 pourrait être déposée lors de la rentrée parlementaire.

Mme Marois a constaté que M. Hamad avait semé une certaine confusion avec ses propos, mais elle s'est néanmoins montrée ouverte à proposer des amendements au projet de loi 204.

«Je pense qu'on s'est retrouvé devant une situation inusitée et il faudrait éviter que ça se reproduise, a-t-elle dit lors d'une entrevue. Alors s'il y a des amendements qu'on peut présenter pour corriger cela pour l'avenir, nous le ferons.»

Le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, a pourtant affirmé en juin que la pièce législative était scellée, à la suite de son étude en commission parlementaire, et qu'il ne restait qu'à la soumettre au vote des députés à la reprise des travaux.

Mais selon l'entourage péquiste, tant que les députés n'ont pas voté, il est possible de faire des modifications.

Le leadership de Mme Marois a été fortement ébranlé par une controverse provoquée par son appui au projet de loi 204, qui doit légaliser une entente de gestion avec Quebecor sur le futur amphithéâtre de Québec.

Cinq députés ont claqué la porte du caucus péquiste juste avant l'ajournement des travaux parlementaires.

Après avoir reconnu qu'elle avait fait une erreur en ne discutant pas avec son caucus de sa décision de porter le projet de loi, Mme Marois a ouvert la porte à la possibilité que ses députés puissent voter librement pour ou contre la pièce législative.

Mercredi, Mme Marois a réitéré cet engagement.

«C'est une proposition qui est toujours là», a-t-elle dit, après avoir affirmé que «nous sommes toujours d'accord pour qu'elle (la loi) soit adoptée».

En juin, Mme Marois a répondu à un appel à l'aide du maire de Québec Régis Labeaume, qui réclamait l'adoption d'urgence du projet de loi, puisqu'il était dans l'incapacité de prouver la légalité d'une entente de gestion conclue avec le conglomérat Quebecor.

Devant une impasse parlementaire provoquée par l'ajournement des travaux à l'Assemblée nationale, le premier ministre Jean Charest a reporté l'adoption du projet de loi 204 à septembre.

M. Charest a affirmé que les députés du gouvernement, qui sont majoritaires au Salon bleu, étaient tous favorables à cette loi d'intérêt privé.

La légalité de l'entente est néanmoins contestée en Cour supérieure par deux citoyens de la Ville de Québec, qui seront entendus cette semaine.