Le porte-parole péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau, a reconnu mercredi que l'exploitation d'un nouvel amphithéâtre serait déficitaire à Québec.

Lors d'un point de presse devant l'entrée du caucus des députés péquistes, M. Marceau a d'ailleurs dressé un parallèle avec le stade olympique de Montréal, dont les déboires financiers ont défrayé les manchettes depuis plus de 30 ans.

«Regardez le stade olympique, regardez toutes les installations sportives ou les grandes installations, la plupart du temps ne parviennent pas à faire leurs frais, a-t-il dit. Mais elles permettent par ailleurs un développement économique parallèle qui, lui, contribue à la richesse collective.»

Tout en reconnaissant que les retombées économiques d'un tel édifice sont difficiles à évaluer à long terme, M. Marceau s'est montré d'accord avec le montant de 500 à 600 millions de dollars sur 40 ans estimé par la firme Ernst and Young dans une étude effectuée pour le gouvernement du Québec.

«Je trouve que les chiffres sont raisonnables, a-t-il dit. C'est difficile de faire des prédictions sur 25 ans, vous en conviendrez.»

Même s'il dénonce la disproportion des investissements publics au Québec, M. Marceau s'est montré en faveur du projet de 400 millions, entièrement financé par les contribuables.

«Nous on trouve qu'investir dans ce projet-là, c'est une bonne chose», a-t-il dit.

Par ailleurs, le maire de Québec, Régis Labeaume, affirme qu'il limitera ses déclarations sur son projet de nouvel amphithéâtre en raison d'une procédure judiciaire intentée cette semaine pour faire annuler le contrat de gestion de l'édifice, conclu avec le conglomérat Quebecor.

M. Labeaume doit comparaître cette semaine devant une commission parlementaire de l'Assemblée nationale relativement à un projet de loi, parrainé par le Parti québécois, qui devait justement mettre le contrat à l'abri des poursuites.

Lors d'une conférence de presse, mercredi, M. Labeaume a affirmé qu'il n'avait pas le choix de limiter ses déclarations, à la suite du dépôt d'une requête, mardi, visant à faire annuler l'entente conclue avec Quebecor.

«Demandez-vous pas si on a le choix ou si on a le loisir de faire ce qu'on veut, c'est non la réponse, a-t-il dit. Il faut être responsable, moi je représente une ville, une institution, je n'ai pas le choix. (...) Je ne peux pas intervenir sur la cause.»

Aux côtés de M. Labeaume, le directeur du contentieux de la Ville de Québec, Serge Giasson, a affirmé que cette décision a été prise afin d'éviter toute interférence avec la procédure judiciaire.

«Pour les représentants de la Ville de Québec, c'est une contrainte additionnelle au moment de la présentation devant l'Assemblée nationale», a-t-il dit lors d'un point de presse.

Selon M. Giasson, la Ville fait le choix de composer avec cette contrainte.

«On va travailler avec les limites», a-t-il dit.

Un ancien directeur général de la Ville de Québec, Denis De Belleval, a déposé mardi en Cour supérieure une requête pour faire annuler une entente de gestion conclue par M. Labeaume avec le conglomérat Quebecor.

M. De Belleval conteste la légalité de plusieurs aspects de l'entente de principe, annoncée en mars dernier.

Confronté à l'éventualité de cette poursuite, M. Labeaume avait appelé les députés à l'aide, il y a deux semaines, afin qu'ils adoptent une loi privée consacrant la légalité de l'entente.