Québec fermera le 31 mai son bureau d'immigration à Damas, en Syrie, où les forces de l'ordre ont tué au moins 600 opposants au régime depuis le début des soulèvements populaires, il y a deux mois.

«Si le bureau ferme, c'est pour assurer la sécurité de la clientèle et des employés», a indiqué à La Presse Anne-Frédérick Laurence, porte-parole du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles du Québec.

Cette antenne, l'une des six de la province à l'étranger, était en activité depuis 1989. Elle permettait à Immigration Québec de sélectionner chaque année des travailleurs qualifiés d'une quinzaine de pays du Proche-Orient, dont l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Irak, le Liban, le Soudan et le Yémen.

Seulement l'an dernier, les entrevues menées à Damas ont permis d'accorder 4787 certificats de sélection du Québec, qui facilitent ensuite l'obtention de la citoyenneté canadienne.

Québec affirme que les dossiers du Proche-Orient seront désormais examinés à Montréal. Le Ministère organisera ensuite des missions itinérantes dans des hôtels de la région pour interviewer les candidats. «Il y a un pays voisin où il n'y a pas de danger et où nous pourrons faire les entrevues», a indiqué Anne-Frédérick Laurence.

Le bureau de Damas employait 10 travailleurs syriens et deux fonctionnaires québécois, qui s'y rendaient en rotation pour des missions de plusieurs semaines. Les ex-employés locaux qui désirent immigrer au Québec en raison des violences pourront faire une demande, mais ils ne bénéficieront pas d'un traitement de faveur, a affirmé la porte-parole.

Selon l'information fournie par le Ministère, le bureau de Damas était doté d'un budget de 799 000$ par année. Cette somme comprend les salaires des employés syriens, les frais d'affectation des fonctionnaires québécois, le loyer et les coûts de fonctionnement.

Après la fermeture définitive de ce bureau, dans 10 jours, l'État québécois pourra compter sur des antennes à Hong Kong, Mexico, Paris, São Paulo et Vienne pour faire la sélection de ses immigrants.

Le gouvernement Charest a annoncé le mois dernier qu'il voulait réduire quelque peu les quotas de nouveaux venus au Québec. Ils passeront à 50 000 par année entre 2012 et 2015, comparativement à la cible de 55 000 appliquée entre 2008 et 2011.